Etats/Pays -> République des Deux Nations (1569-1795)      



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  République des Deux Nations (1569-1795)from the Wikipedia Read original article
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50° 03′ N 19° 56′ E / 50.05, 19.933

Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir République de Pologne.

République des Deux Nations
Rzeczpospolita Obojga Narodów po

Regnum Serenissimum Poloniae la
Abiejų tautų respublika lt
Річ Посполи́та Обо́х Наро́дів ua
Рэч Паспаліта Абодвух Народаў by

15691795

Drapeau Blason
Description de cette image, également commentée ci-après

La Rzeczpospolita en vert.

Informations générales
Statut République fédérale aristocratique
Capitale Cracovie (1569 - 1596)
Varsovie (1596 - 1795)
Langue Polonais, latin, lituanien et ruthène/ukrainien
Démographie
Population ~ 6 500 000 habitants (1582)
~ 10 500 000 habitants (1618)
Superficie
Superficie 815 000 km² (1582)
990 000 km² (1618)
Histoire et événements
1er juillet 1569 Union
5 août 1772 1re partition
3 mai 1791 Constitution
23 janvier 1793 2e partition
24 octobre 1795 3e partition
Roi
(1e) 1569-1572 Sigismond II
(De) 1764-1795 Stanislas II

Entités précédentes :

La République des Deux Nations (polonais : Rzeczpospolita Obojga Narodów (prononcé Jètchpospolita Oboïga Narodouf), lituanien : Abiejų tautų respublika, ukrainien : Річ Посполи́та, biélorusse : Рэч Паспаліта ou Рэч Паспаліта Абодвух Народаў, latin : Regnum Serenissimum Poloniae ou Regnum Poloniae Magnusque Ducatus Lithuaniae) était une république fédérale aristocratique formée en 1569 à partir du Royaume de Pologne et du Grand-duché de Lituanie. Elle a duré jusqu'à la troisième partition de la Pologne en 1795[1].

Les historiens européens la désignent par le terme conjoint de Pologne-Lituanie.

Cet État couvrait non seulement les territoires des actuelles Pologne et Lituanie, mais aussi le territoire de la Biélorussie (alors partie du grand-duché de Lituanie), une grande partie de l'Ukraine, de la Lettonie, et l'extrémité ouest de l'actuelle Russie (oblast de Smolensk). À l'origine, les langues officielles de la fédération étaient le polonais, le latin, le lituanien et le ruthène/ukrainien[2]. Plus tard, le polonais devint seule langue officielle avec le latin.

La Rzeczpospolita est une extension de l'Union de Pologne-Lituanie, qui existait depuis 1386. C'était un des États les plus grands d'Europe – mais qui demeura toujours faiblement peuplé – qui, pendant deux siècles, résista avec succès aux guerres contre l'Ordre Teutonique, les Russes, les Ottomans et les Suédois.

Le système politique de la république, souvent appelé Démocratie de la Noblesse ou "Liberté dorée", était caractérisé par un pouvoir monarchique, encadré par une législation et une diète (Sejm) contrôlée par la noblesse (szlachta). C'était une sorte de fédération avant la lettre.

Les deux États composant la nouvelle république étaient formellement égaux, mais en réalité la Pologne prit une part dominante dans l'union (les annexions successives subies par la suite seront d'ailleurs dénommées « partages de la Pologne » et pas « partages de la Pologne-Lituanie »). La république était aussi remarquable pour avoir établi une des plus anciennes constitutions nationales et pour avoir pratiqué une relative tolérance religieuse, à différents degrés il est vrai, suivant les époques.

Son économie était essentiellement basée sur l'agriculture. Le siècle suivant la création de l'État fut un véritable âge d'or, mais le siècle suivant fut marqué par des défaites militaires, un retour au servage pour les paysans et une anarchie croissante dans la vie politique.

Le Duché de Varsovie, créé en 1807, trouve ses origines dans la République des Deux Nations. D'autres mouvements de renaissance sont apparus pendant l'insurrection polonaise de 1861/1864 et dans les années 1920, comme la tentative de Józef Piłsudski de créer une nouvelle fédération appelée Fédération Międzymorze (que l'on peut traduire par Entre deux mers - la Baltique et la mer Noire -) avec la Lituanie et l'Ukraine. La Pologne actuelle est elle-même considérée comme étant l'héritière de la République des Deux Nations, tandis que juste avant la Seconde Guerre mondiale, la Lituanie prenait ses distances avec une association qu'elle considérait défavorable.

Histoire[modifier | modifier le code]

La langue officielle du pays à l'époque était le latin et le sens de République dans République des Deux Nations est la traduction littérale de res publica (en polonais Rzeczpospolita) : État et non régime politique républicain.

La création de la République des Deux Nations par l’Union de Lublin en 1569 marqua la fin du règne de Sigismond II Auguste, dernier roi de la dynastie Jagellonne. Sa mort en 1572 fut suivie d'un interrègne de trois ans pendant lequel des ajustements ont été faits au système constitutionnel, qui permit à la noblesse (szlachta) d'augmenter sa puissance et d'établir une véritable monarchie élective.

La république atteignit son âge d'or dans la première moitié du XVIIe siècle. Son parlement puissant, la Diète était dominé par les nobles, peu disposés à s'impliquer dans la guerre de Trente Ans qui dévasta la majeure partie de l'Europe. La république put défendre ses propres intérêts contre la Suède, la Russie, et les vassaux de l'Empire ottoman, et eut tout le loisir de mener des offensives expansionnistes, parfois réussies, contre ses voisins. Menant plusieurs invasions contre le tsarat de Russie, alors affaibli par une période de troubles internes. Ses troupes parvinrent à occuper Moscou du 27 septembre 1610 au 4 novembre 1612, jusqu'à être reconduites par un soulèvement patriotique de la nation russe. (Voir l'article : Guerre polono-russe (1605-1618)).

La puissance de la République s'est affaiblie après le double coup de 1648. Un premier choc fut porté par la plus grande Rébellion Cosaques de l'histoire (le soulèvement de Khmelnitski, soutenu par les Tatars de Crimée, dans les territoires orientaux de Kresy), qui demandèrent la protection du Tsar de Russie en 1654. De ce fait l'influence russe a grandi graduellement jusqu'à supplanter l'influence polonaise sur l'Ukraine. L'autre coup fut porté par l'invasion suédoise en 1655 (soutenu par les troupes du duc de Transylvanie Georges II Rákóczy et Frédéric-Guillaume Ier, électeur de Brandebourg), connu comme le Déluge de l'histoire de la Pologne.

Vers la fin du XVIIe siècle, la République affaiblie sous le règne de Jean III Sobieski, s'engagea dans l'alliance avec les forces de l'empereur Léopold Ier, pour détruire l'Empire ottoman. En 1683, la Bataille de Vienne a marqué un tournant final dans une lutte de 250 ans, entre les forces de l'Europe chrétienne et l'Empire ottoman islamique. Pour ce siècle de long combat contre l'avancée musulmane, la République gagna le titre d'Antemurale Christianitatis (rempart du christianisme).

Au XVIIIe siècle, La République faisait face à beaucoup de problèmes internes et était vulnérable aux influences étrangères. La déstabilisation du système politique l'a menée au bord de l'anarchie. La tentative de réforme, faite par la Sejm de 1788-1792, qui aboutit à la Constitution polonaise du 3 mai 1791, est venue trop tard. Ses voisins, la Russie impériale, le Royaume de Prusse et la monarchie des Habsbourg lui firent subir plusieurs partitions. En 1795 la République de Deux Nations était complètement effacée de la carte de l'Europe. La Pologne et la Lituanie reprirent leur indépendance, séparément, en 1918.

Article connexe : Histoire de la Pologne.
Disparition de la République de la carte de l'Europe

Politique et administration de l'État[modifier | modifier le code]

Liberté dorée[modifier | modifier le code]

L'Union de Lublin de 1569
huile sur toile de Jan Matejko, 1869, musée national de Varsovie

La doctrine politique de la République des Deux Nations était : « Notre État est une république sous la présidence du Roi ». Le chancelier et Grand Hetman Jan Zamoyski de Jelita a résumé cette doctrine quand il a dit que « Rex regnat et non gubernat » (« Le Roi règne, mais ne gouverne pas »). La République avait un parlement, le Sejm, qui rassemblait une chambre des nonces et un sénat, et un roi élu. Le roi était obligé de respecter les droits des citoyens stipulés dans les Articles henriciens dans les Pacta Conventa négocié à l'heure de son élection.

Le pouvoir du monarque était limité, en faveur de la noblesse. Chaque nouveau roi devait souscrire aux Articles henriciens, qui étaient la base du système politique de la Pologne (et incluaient des garanties de tolérance religieuse, sans précédent). Avec le temps, les Articles du Roi Henri ont été fusionnés avec les Pacta Conventa, engagements spécifiques convenus lors de l'élection du roi. De ce point de vue, le roi était effectivement associé à la noblesse et était constamment supervisé par un groupe de sénateurs… (des Magnats).

Les fondements du système politique de la République, la Liberté dorée (Polonais : Zlota Wolność, le terme en usage depuis 1573), incluait :

  • Élection libre du roi par tous les nobles souhaitant y participer
  • Le roi était tenu de réunir le Sejm tous les deux ans
  • Pacta Conventa (latin), convenir aux accords ce pacte était négocié avec le Roi-élu, incluant une déclaration des droits, qui le lie, dérivé des précédents Articles du roi Henri
  • Rokosz (insurrection), Le droit de la szlachta de former légalement une rébellion contre le roi qui violerait leurs libertés
  • Liberum veto (latin), Le droit individuel d'un député à s'opposer à une décision prise à la majorité par la Sejm (droit de veto)
  • Konfederacja (du latin confederatio), le droit de former une organisation dans un but politique
La République au zénith de sa puissance. Liberté dorée. L'élection du roi de 1573, par Jan Matejko

Les provinces de la République avaient un certain degré d'autonomie [1]. Chaque Voïvodie avait son propre parlement (sejmik), qui exerçait un véritable pouvoir politique, incluant le choix de ses députés siégeant à la Sejm nationale, avec des instructions de vote spécifiques. Le Grand-duché de Lituanie avait sa propre armée, sa trésorerie et ses propres institutions.

La Liberté dorée a créé un état qui était insolite pour son temps, bien que des systèmes politiques un peu similaires aient existé dans les Villes-États contemporains comme la République de Venise. Alors que la plupart des pays européens s'empêtraient dans la centralisation, la monarchie absolue, les guerres de religion et dynastiques, la République expérimentait la décentralisation, la confédération et le fédéralisme, la démocratie, la tolérance religieuse et même le pacifisme.

Ce système politique vit la prédominance de la szlachta sur les autres classes sociales et sur la monarchie. Dans le temps, la szlachta accumula assez de privilèges (tel qu'établis par l'Acte de 1505, le Nihil novi) qu'aucun monarque ne pouvait espérer en casser les pouvoirs. Le système politique de la République serait bien difficile à classer dans une catégorie simple, mais il peut être décrit provisoirement comme un mélange de :

  • Confédération et fédération, en regard de la large autonomie de ses régions.
  • Oligarchie, puisque seulement environ 15-20 % de la population, représentés dans la szlachta, avait des droits.
  • Démocratie, puisque tous les membres de la szlachta était égaux dans les droits et les privilèges, et le Sejm avait un droit de veto sur les questions importantes, telles que la législation (l'adoption de nouvelles lois), les affaires étrangères, la déclaration de guerre, et l'imposition (le taux des impôts existants ou le pouvoir d'en lever de nouveaux). De plus, le pourcentage de la population ayant des droits était substantiellement plus grand que dans les autres pays européen. Notons par exemple qu'en France, jusqu'en 1831 environ 1 % de la population avait le droit de vote, et qu'en 1867 au Royaume-Uni, ce nombre n'était encore que de 3 % seulement.[réf. nécessaire]
  • Monarchie élective, puisque le monarque, élu par la szlachta était à la tête de l'État.
  • Monarchie constitutionnelle, puisque le monarque était lié par les pacta conventa et autre lois, et la szlachta pouvait lui désobéir et le destituer.

Les acteurs politiques[modifier | modifier le code]

Le Chancelier et Grand Hetman Jan Zamoyski de Jelita dans la delia poupre et le żupan de soie bleue, tenant le bâton de Hetman ( buława hetmańska)
Article détaillé : Aristocratie polonaise.

Les principaux acteurs politiques de la République sont :

  • Les monarques, qui ont lutté pour augmenter leur pouvoir et créer une monarchie absolue.
  • Les magnats, les plus riches de la szlachta, qui voulaient gouverner le pays comme une oligarchie privilégiée, et dominer le monarque et les nobles plus pauvres.
  • La szlachta, qui désirait fortifier le Sejm et gouverner le pays comme une démocratie.

Les magnats et la szlachta étaient loin d'être unis : de nombreuses factions soutenaient le monarque et d'autres les magnats.

Les inconvénients de la République[modifier | modifier le code]

Avec la disparition de la dynastie Jagellonne en 1572, l'équilibre fragile du gouvernement de la République commence à s'ébranler. Le pouvoir glisse de plus en plus du gouvernement central vers la noblesse.

À chaque fois que la szlachta avait l'opportunité de pourvoir au trône, elle choisissait de préférence un candidat étranger qui ne serait pas tenté de fonder une autre dynastie forte. Cette politique a produit souvent des monarques qui étaient ou totalement inefficaces, ou en conflit constant avec la noblesse. De plus, à part les exceptions notables telles que le Transylvanien Étienne Bathory (15761586), les rois d'origine étrangère avaient tendance à subordonner les intérêts de la République à ceux de leur propre pays. Ceci était surtout visible dans les politiques et les actions des deux premiers rois élus de la dynastie suédoise des Vasa, dont la politique a amené la République à un conflit avec Suède, qui finit par la guerre connue comme le Déluge de 1648, un des événements qui marquent la fin de l'âge d'or de la République et le commencement de son déclin.

La rébellion de Sandomierz (en polonais : rokosz sandomierski) (16061607), (Rokosz : insurrection légale et autorisée des députés), a marqué une augmentation substantielle du pouvoir des magnats, et la transformation de la démocratie de la szlachta en oligarchie des magnats. Le système politique de la République était vulnérable aux interventions venant de l'extérieur. Ainsi certains députés du Sejm ont été soudoyés par l'étranger, pour utiliser leur liberum veto afin de bloquer les tentatives de réformes.[réf. nécessaire] Ceci a sapé la République et l'a plongé dans la paralysie et l'anarchie politique, du milieu du XVIIe siècle à la fin du XVIIIe siècle, pendant que ses voisins réglaient leurs problèmes internes et augmentaient leur puissance militaire.

Dernières réformes[modifier | modifier le code]

Constitution du 3 mai 1791
Huile sur toile de Jan Matejko, 1891. Palais royal de Varsovie

Finalement la République a fait un effort sérieux pour réformer son système politique, adoptant en 1791 la Constitution du 3 mai 1791, la première constitution nationale de l'Époque moderne en Europe, et la seconde au monde, après la Constitution des États-Unis, deux années auparavant. Cette Constitution révolutionnaire fait à nouveau de la République de Pologne-Lituanie, un état unitaire, comme autrefois, avec une monarchie héréditaire. Elle abolit beaucoup des inconvénients du vieux système. La nouvelle constitution :

Ces réformes sont venues trop tard, cependant, alors que le territoire était envahi de tous côtés par ses voisins, qui réagirent énergiquement aux tentatives du roi Stanislas Poniatowski et autres réformateurs, de fortifier le pays. La Russie craignait que les réformes du 3 mai n'aient des implications révolutionnaires, et voyait d'un mauvais œil la perspective que la République ne regagne sa place au rang des puissances européennes. Catherine de Russie a considéré la constitution de mai comme néfaste à son influence, la qualifiant de jacobine.

Pendant ce temps-là Prusse et l'Autriche craignaient que la Pologne fortifiée n'ait de nouvelles ambitions territoriales. Le ministre prussien Ewald von Hertzberg accusa la constitution de vouloir porter un coup à la monarchie de Prusse.

Finalement, la Constitution du 3 mai n'a jamais été entièrement appliquée, et la République a complètement cessé d'exister quatre années seulement après son adoption.

Les armées de la République[modifier | modifier le code]

Hussard de la République par Józef Brandt

Les Armées de la République étaient commandées par deux Grand Hetmans et deux Feld Hetmans.

Elles comprenaient :

  • Wojsko kwarciane : Unités régulières dont les salaires étaient payés par des impôts
  • Wojsko komputowe : Unités Semi régulières créées pour la durée de la guerre (en 1652 ces unités furent incorporées avec les wojsko kwarciane dans une nouvelle armée permanente)
  • Pospolite ruszenie : levée en masse de la Szlachta
  • Piechota łanowa et piechota wybraniecka : Unités de paysans recrutés
  • Cosaques enregistrés : Troupes formées par des cosaques, utilisées surtout à l’infanterie, rarement à la cavalerie (avec des tabors) recrutés jusqu'en 1699.
  • Garde royale : Petite unité, initialement créée pour escorter les monarques et les membres de leur famille.
  • Mercenaires : Comme avec la plupart des autres armées, engagés pour compléter les unités régulières.
  • Armées privées : En temps de paix, petits régiments composés d'une centaine d'hommes, payés et équipés par les magnats ou les villes. En temps de guerre, leurs unités ont été portées à un millier d’hommes, payé par l'État.

Quelques unités incluaient :

  • Des Hussards : Cavalerie lourde armée de lances. Leur charges était extrêmement efficace jusqu'aux progrès des armes à feu vers la fin du XVIIe siècle et de la puissance de l'infanterie.
  • Pancerni : Cavalerie, armée de sabres ou plus tard de pistolets. C'était la deuxième plus importante unité de cavalerie.
  • Cosaque : Nom générique des chevaux-légers, même si elle n'était pas composée uniquement de Cosaques d'origine ethnique. Rapide et manœuvrable comme les unités de cavalerie orientales de l'Empire ottoman, mais qui manquait de la puissance de feu de la cavalerie européenne, telle que la cavalerie suédoise armée de pistolets.
  • Tabor : Unité chargée de l'approvisionnement des armées.

La marine polonaise était réduite et a joué un rôle relativement mineur dans l'histoire de la République.

Économie[modifier | modifier le code]

Le camp des pécheurs de la Vistule (1858) de Wilhelm August Stryowski

L'économie de la République était fondée sur l'agriculture. Typiquement la propriété terrienne d'un noble comprenait une grande ferme exploitée par des serfs, dont le produit était destiné au commerce national et international. Cet arrangement économique profitait aux classes. Le commerce du grain était particulièrement prospère sur le territoire de la République. Cependant la situation du pays s'est dégradée vers la fin du XVIIe siècle, quand les propriétaires terriens ont cherché à compenser la baisse des prix du grain en augmentant la somme de travail des paysans. Pendant ce temps, l'urbanisation et l'industrie prenaient du retard sur le reste de l'Europe.

Bien que la République ait été le plus grand producteur de grain de l'Europe, elle consommait la majeure partie de sa production. En 15601570, la consommation en grain de la Pologne et de la Prusse, était estimée à environ 113 000 tonnes de blé. La production annuelle dans la République, était de 120 000 tonnes, dont 6 % était exporté. Les villes en consommaient environ 19 %, le reste était consommé dans les campagnes. Les exportations satisfaisaient probablement environ 2 % de la demande du grain en Europe de l'Ouest, alimentant 750 000 personnes. Le grain pouvait devenir un enjeu important en période de faibles productions, comme dans les années 1590 à 1620, lorsque les gouvernements de l'Europe méridionale durent en importer de grandes quantité pour couvrir leurs déficits.

Cité royale de Gdańsk, pièce de 1589

Le grain était la principale source d'exportation. Les marchands de Gdańsk contrôlaient 80 % du commerce intérieur. Les propriétaires terriens devaient donc leur livrer le grain. Des ports, des greniers, toute une infrastructure, se sont développés sur les berges de la Vistule, et des rivières Pilica, Bug, San, Nida, Wieprz, et du Niémen, utilisées pour expédier le grain vers la Baltique. Une fois parvenu à Gdańsk les péniches et les radeaux étaient revendus pour leurs bois.

De Gdańsk, les bateaux transportaient le grain, le plus souvent destiné aux Pays-Bas et à la Flandre, dans les ports d'Anvers et Amsterdam, transportant ainsi de 2 à 10 % de ce commerce maritime. Les autres exportations étaient surtout le bois et les produits dérivés tel que le goudron.

Par la route, le pays exportait des peaux, des fourrures, du chanvre, du coton (surtout de Grande-Pologne) et du lin vers les États allemands du Saint Empire notamment les villes de Leipzig et Nuremberg. Des grands troupeaux (d'environ de 50 000 têtes) de bétail transitaient vers le sud par la Silésie.

La République importait des épices, des denrées de luxe, des vêtements, du poisson de la bière et des produits industriels comme le métal et les outils. Des navires fluviaux apportaient à Gdańsk du vin et des fruits. Entre le XVIe siècle et le XVIIe siècle, la balance commerciale de la République est passée du positif au négatif.

À l'époque des grandes découvertes, beaucoup d'échanges commerciaux comme le commerce de l'ambre ont perdu de l'importance. Les caravanes qui traversaient la Pologne pour aller de l'Europe vers l'Asie, empruntèrent d'autres routes, pendant que des nouveaux échanges se créaient entre la République et la Russie. Mais malgré des améliorations dans l'échange de technologie la République est restée un lien important entre l'Occident et l'Orient, et beaucoup d'articles et objets culturels ont passé d'une région à un autre via la République. Par exemple, les tapis persans importés à travers la République sont connus maintenant, à l'Ouest, comme des tapis polonais. Aussi, le prix des épices de l'Est était, en Pologne, souvent plus bas que dans les ports de l'Ouest, ce qui a permis le développement d'une cuisine polonaise spécifique, mélange d'influences d'Est et d'Ouest.

La monnaie de la République était le złoty et le grosz. Gdańsk avait le privilège de battre sa propre monnaie.

Le servage[modifier | modifier le code]

Les guerres du XVIIe siècle, en ruinant les paysans, ont fait diminuer la superficie des tenures. Les grands propriétaires ont racheté les terres des laboureurs, qui sont remplacés par des « closiers », qui travaillent avec leurs bras. La population rurale se prolétarise, notamment dans les régions de Chełm, de Łwow et de Sanok, où les paysans sont obligés de travailler sur la réserve du seigneur pour survivre. Le servage atteint son point culminant dans la première moitié du XVIIIe siècle. Trois éléments le caractérisent : l’attachement à la glèbe (servitude personnelle) ; la limitation des droits sur la terre et l’obligation de corvées sur la réserve du seigneur ; la limitation des droits judiciaires (le seigneur à autorité pour juger les serfs). La réserve seigneuriale, exploitée par la corvée des serfs et des salariés, se développe en Ukraine en raison des débouchés sur la mer Noire ; elle est très limitée dans les régions montagneuses des Carpates. La corvée s’est alourdie au cours du XVIIe siècle, passant de 26 jours à 312 jours par an pour certaines exploitations. Dans ce cas, les serfs se cotisent pour payer un homme spécialement prévu pour ce travail. Au XVIIIe siècle, des réformes remplacent dans certains villages de Lituanie la corvée, jugée peu productive, par des redevances en argent qui permet de développer le travail rémunéré d’ouvriers agricoles ; en même temps on morcelle la réserve, donnée en jouissance moyennant un tiers de la récolte[3].

Culture[modifier | modifier le code]

L'alchimiste Michał Sędziwój, huile sur bois par Jan Matejko (Musée d'arts de Łódź)

Selon les historiens polonais, en 1550-1580, 25 % de la population sait lire et écrire. L’université de Cracovie donne encore son enseignement en latin, mais les protestants créent des écoles secondaires (l’académie calviniste de Pińczów, près de Cracovie, les gymnases luthériens de Danzig, Thorn, Elbing) où l’enseignement s’effectue en polonais. Les jeunes Polonais fréquentent les universités de Padoue et de Bologne pour le droit, de la Sorbonne pour la théologie, et les centres protestants de Tübingen et de Bâle.

Célèbre pour son système politique, quasi-démocratique loué par les philosophes tels qu'Érasme, et pour la tolérance religieuse au moment de la Contre-Réforme, la République est le creuset du développement d'idées modernes, sociales et politiques. Juifs, catholiques, orthodoxes, protestants, musulmans y coexistent pacifiquement. Des sectes comme la Petite Église polonaise s'y développent, engendrant les églises unitaristes anglaises et américaines.

Avec son système politique, la République a donné naissance à des philosophes politiques tels que

L'Université Jagellonne de Cracovie est une des plus vieilles universités au monde. La Commission de l'Éducation nationale (polonais : Komisja Edukacji Narodowej), formée en 1773, peut être considérée comme le premier ministère de l'Éducation nationale laïc dans le monde.

Parmi les scientifiques de République on peut citer :

Les grands noms de la littérature :

Plusieurs nobles ont écrit leurs mémoires et journaux intimes. Peut-être les plus fameux d'entre eux sont les Mémoires de l'histoire de la Pologne d'Albrycht Stanisław Radziwiłł (15951656) et les Mémoires de Jan Chryzostom Pasek (16361701).

Les Magnats ont souvent entrepris des projets de construction de monuments : églises, cathédrales, et palais, comme le Palais Présidentiel de Varsovie construit par l'Hetman Stanisław Koniecpolski de Pobog. Les plus grands projets ont impliqué des villes entières, même si parfois avec le temps beaucoup d'entre eux sont tombés dans l'oubli ou ont été totalement abandonné. Ils portaient en général le nom du magnat qui l'avait fait construire. Parmi les plus célèbres, celui de la ville de Zamość, fondé par Jan Zamoyski et conçu par l'architecte italien Bernardo Morando.

Szlachta et sarmatisme[modifier | modifier le code]

L'idéologie courante de la szlachta est devenue le sarmatisme. Ce système de conviction était une partie importante de la culture de la szlachta, pénétrant tous les aspects de sa vie. Le sarmatisme a enchâssé l'égalité parmi la szlachta, l'équitation, la tradition, la vie rurale provinciale, la paix et le pacifisme, privilégiant l'habit d'inspiration orientale (żupan, kontusz, sukmana, pas kontuszowy, delia, szabla), et a servi pour intégrer la noblesse multi-ethnique en créant un sentiment presque nationaliste d'unité et de fierté dans la ‘‘Liberté dorée’’ de la szlachta.

Dans sa forme première et idéaliste, le sarmatisme a représenté un mouvement culturel positif : il a soutenu la conviction religieuse, l'honnêteté, la fierté nationale, le courage, l'égalité et la liberté. Dans le temps, cependant, il s'est déformé. Le sarmatisme extrême a tourné la conviction vers l'intolérance, l'honnêteté vers la naïveté politique, la fierté vers l'arrogance, le courage vers l'entêtement et la liberté vers l'anarchie.

Démographie et religion[modifier | modifier le code]

La colonne du roi Sigismond, érigée en 1644 devant le palais royal de Varsovie

La population de la République des Deux Nations n'est jamais d'une manière écrasante catholique ou polonaise. La République comprend principalement quatre nations : Les Lituaniens, Polonais, Ukrainiens et Biélorusses (les deux derniers étant confondus dans les Ruthènes). En 1618, la population de République comprend 11,5 millions d'individus, pouvant être répartis à peu près en :

  • Polonais : 4,5 millions
  • Lituaniens : 0,75 million
  • Ukrainiens : 3,5 millions
  • Biélorusses : 1,5 million
  • Prussiens : 0,75 million
  • Livoniens : 0,5 million

Cette circonstance résulte des possessions polonaises d'Ukraine et de la fédération avec la Lituanie, dans ces deux pays les Polonais ethniques étaient une minorité distincte. Être Polonais, dans les terres non polonaises de la République, relève alors beaucoup moins d'une appartenance ethnique que d'une religion et de rang. C'est une désignation principalement réservée à la noblesse terrienne parmi laquelle des Polonais mais aussi beaucoup de non polonais convertis au catholicisme dont le nombre croît de génération en génération. Pour un noble non polonais, une telle conversion signifie une étape d'un processus de polonisation suivi par l'adoption de la langue et la culture polonaise.

Considérée comme la partie de la République la plus culturellement avancée, avec le tribunal royal, la capitale, les plus grandes villes, une des plus vieilles universités d'Europe (Université Jagellonne de Cracovie fondée en 1364, deuxième d'Europe centrale après Prague), des institutions sociales des plus libérales et démocratiques, la Pologne, représentait un attrait pour la noblesse non polonaise.

Par conséquent, dans les territoires de l'Est, l'aristocratie polonaise (ou polonisée) dominait une paysannerie dont la grande majorité n'était ni polonaise, ni catholique. De plus, les décennies de paix ont amené les efforts de colonisation énormes vers l'Ukraine, créant des tensions parmi nobles, juifs, Cosaques (traditionnellement orthodoxes), Polonais et paysans de Ruthénie. Les derniers sont privés de leurs protecteurs qui auraient dû être les nobles de Ruthénie, plus enclins à protéger les cosaques. Ce qui engendre la violence, qui, à la fin a cassé la République. Les tensions ont été aggravées par les conflits entre l'Église orthodoxe et l'Église grecque-catholique ukrainienne suivant l'Union de Brest, et plusieurs soulèvements Cosaques. Dans l'Ouest et le Nord, beaucoup de villes ont une belle proportion d'Allemand. Les minorités appartiennent souvent aux Églises réformées. La République a aussi une des plus importantes diaspora juive dans le monde.

Jusqu'à la Réforme, la szlachta est surtout catholique ou orthodoxe. Cependant, beaucoup de familles ont adopté rapidement la religion réformée. Un sixième des paroisses de la République polono-lituanienne passent à la Réforme entre 1562 et 1591. En Lituanie, elle touche non seulement les catholiques, tel le chancelier Nicolas Radziwil, mais pénètre parmi les magnats et les nobles orthodoxes : des Sapieha, Wismiowieski, Czartoryski passent à la réforme. Les paysans restent catholiques et le protestantisme ne survit que parmi les Allemands de la Prusse royale et de la Grande-Pologne, ainsi que dans les grandes villes comme Varsovie et Vilna (Wilno). Néanmoins le protestantisme exerce une influence non négligeable sur la culture polonaise, car réformés et catholiques mènent toute leur controverse en langue nationale. Controverse qui s’effectue dans un climat de tolérance, exceptionnel dans l’Europe du XVIe siècle.

Les progrès de la Réforme sont freinés après 1560. Après la Contre-Réforme, quand l'Église catholique regagne le pouvoir en Pologne, la szlachta devient presque exclusivement catholique, malgré ce fait le catholicisme n'est pas la religion majoritaire (l'Église catholique et Église orthodoxe comptent approximativement chacune 40 % de la population, pendant que les 20 % restants sont juifs ou membres de diverses églises protestantes). La Contre-Réforme en Pologne, influencée par la tradition de tolérance religieuse de la République, est surtout basée sur la propagande jésuite, et est très paisible comparée aux excès de la guerre de Trente Ans qui ravagent l'Empire.

Provinces et géographie[modifier | modifier le code]

Territoire de la République des Deux Nations tel qu'il était en 1619 superposé aux frontières nationales actuelles

Les terres ayant appartenu à la République sont maintenant distribuées parmi plusieurs pays d'Europe centrale et de l'Est : Pologne, Lituanie, Lettonie, Ukraine, Biélorussie et Russie, avec quelques petits territoires en Estonie, Slovaquie, Roumanie et Moldavie.

Le terme Pologne est ordinairement utilisé pour désigner ce régime politique entier. La Pologne n'était en fait qu'une partie d'un plus grand ensemble — la République, qui en comprenait principalement deux :

La Couronne comprenait deux provinces : La Grande-Pologne et la Petite-Pologne. Le grand-duché de Lituanie formait une troisième province, Ces trois régions formaient ce qui était communément appelé les provinces. Le territoire de la République était plus ample et divisée en plus petite unité administrative appelée voïvodie (województwa). Chaque voïvodie a été gouverné par un voïvode (palatin). Chaque voïvodie était elle-même divisée en starosties, chaque starostwo étant gouverné par un staroste. Les villes étaient dirigées par les Kasztelans. Il y avait des exceptions fréquentes à ces règles.

Carte de l'Europe au XVI e siècle par Gerardus Mercator

Les autres régions notables de la République se référaient souvent aux divisions de provinces ou voïvodies :

Les frontières de la République ont changé suivant les guerres et les traités, quelques fois à plusieurs reprises au cours d'une même décennie, surtout dans les régions Est et méridionales.

La création d'un duché de Ruthénie, fut envisagée à différentes époques, particulièrement en 1648 pendant l'insurrection cosaque contre la souveraineté polonaise en Ukraine. Le duché, comme cela a été proposé dans le Traité de Hadiach en 1658, aurait été un membre de la République, qui serait devenu République tripartite Pologne-Lituanie-Ruthénie ou République des Trois Nations, mais en raison des demandes de la szlachta, l'invasion moscovite, et la division parmi les Cosaques, le projet n'a jamais abouti. Tout comme, les projets pour une République de Pologne-Lituanie-Moscovie. Alors que pendant la guerre de Pologne-Moscovie (1605-1618) un prince polonais (plus tard, roi) Ladislas IV Vasa a été brièvement élu tsar de Moscovie.

La Couronne avait une population deux fois plus importante que la Lituanie et cinq fois plus de trésorerie que cette dernière. Comme avec les autres pays, les frontières, le territoire et la population de la République ont varié progressivement. Après la Paix de Jam Zapolski en 1582, la République avait approximativement 815 000 km2 et une population de 6,5 millions d'habitants. Après la Trêve de Deulino en 1618, la République avait 1 000 000 km2 et une population de 11 à 11,5 millions d'individus (y compris quelque 4,5 millions de Polonais). Au XVIe siècle, l'évêque polonais et cartographe Martin Kromer a publié un atlas, intitulé : Pologne : de Son Emplacement, Ses Gens, Sa Culture, Ses Administration et la République polonaise, qui a été considéré comme le guide le plus complet sur le pays.

Les travaux de Kromer et des autres cartographes contemporains, telles que Gerardus Mercator, montraient la République comme étant surtout composée de plaines. La partie sud-est, les Kresy, était célèbre pour ses steppes. Les montagnes des Carpates formaient la frontière méridionale, avec plus haut, la chaîne des Tatras, et la Baltique formait la frontière septentrionale. Comme la plupart des pays européens de ce temps, la République avait une vaste couverture forestière, surtout à l'Est. Aujourd'hui, les restes de la forêt de Białowieża constituent la dernière forêt primaire d'Europe.

Voïvodies de la République[modifier | modifier le code]

Quelques sources utilisent encore le terme ancien calqué du latin : palatinat plutôt que voïvodie.

Grande-Pologne[modifier | modifier le code]

Voïvodies de la République des Deux Nations

Petite-Pologne[modifier | modifier le code]

Grand-duché de Lituanie[modifier | modifier le code]

Prusse royale[modifier | modifier le code]

Duché de Livonie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Chronologie voir le paragraphe Histoire de la Lituanie#L'Union avec la Pologne (1569-1795)
  2. Il n'y avait de pas distinction entre ukrainien et ruthène à cette époque
  3. Georges Castellan, Histoire des peuples d'Europe centrale, Fayard,‎ 1994 (ISBN 9782213639109, présentation en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Sources et bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]