Etats/Pays -> Unione Sovietica (1922 - 1991)      



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Union des républiques socialistes soviétiques
Союз Советских Социалистических Республик (ru)

19221991
68 ans, 11 mois et 26 jours

Drapeau
Drapeau
Blason
emblème

Devise : Пролетарии всех стран, соединяйтесь!
(« Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! »)

Hymne : L'Internationale (1922-1944)
Hymne de l'Union soviétique (1944-1991)

Description de cette image, également commentée ci-après

Localisation de l'URSS après la Seconde Guerre mondiale

Informations générales
Statut Fédération de républiques soviétiques
État communiste à parti unique
Capitale Moscou
Religion Athéisme d'État
Monnaie Rouble soviétique
Fuseau horaire UTC +2 à +13
Domaine internet .su
Indicatif téléphonique +7
Démographie
Population 1991 293 047 571 hab.
Densité 1991 13,1 hab./km2
Superficie
Superficie 1991 22 402 200 km2
Histoire et événements
25 octobre 1917 Révolution d'octobre
30 décembre 1922 Proclamation
11 février 1924 Reconnaissance
1941-1945 Grande Guerre Patriotique
1947-1989 Guerre froide
26 décembre 1991[1] Dissolution
Secrétaire général du Parti
(1er) 1922-1953 Joseph Staline
(Der) 1985-1991 Mikhaïl Gorbatchev
Chef de gouvernement
(1er) 1922-1924 Vladimir Ilitch Lénine
(Der) 1991 Ivan Silaïev

L’Union des républiques socialistes soviétiques[2], abrégé en URSS, ou en Union soviétique (en russe : Союз Советских Социалистических Республик, abrégé en : СССР écouter ; transcription : Soïouz Sovietskikh Sotsialistitcheskikh Ryespoublik, SSSR ; littéralement « Union des républiques socialistes des conseils »), est un État fédéral, formé de quinze Républiques socialistes soviétiques, qui a existé du 30 décembre 1922 jusqu'à sa dissolution le 26 décembre 1991.

Plus vaste État du monde, l'URSS occupait un sixième des terres émergées et s'étendait sur onze fuseaux horaires, de la mer Baltique et de la mer Noire à l'océan Pacifique, c'est-à-dire toute la partie nord de l'Eurasie. Elle reprenait à peu près le territoire de l'ancien Empire russe, à l'exception notable de la Pologne et de la Finlande, devenues indépendantes lors de la guerre civile russe de 1918 à 1921, et des gains territoriaux du régime stalinien tels que l'Ukraine occidentale prise en 1939 à la Pologne lors du Pacte germano-soviétique, la Carélie méridionale prise en 1940 à la Finlande, la Moldavie (ou Bessarabie) prise à la Roumanie, les pays baltes : l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie annexés en 1940, la Touva en 1944, les Kouriles du Sud et le Sud de l'île de Sakhaline pris au Japon en 1945 ou encore la région de Kaliningrad (l'ancienne Prusse-Orientale) prise à l'Allemagne la même année.

Le territoire de l'URSS varia donc dans le temps, surtout avant et à l'issue de la Seconde Guerre mondiale. Le pays était composé, avant sa dissolution, de quinze républiques fédérées, ainsi que d'un certain nombre de républiques et régions autonomes.

La formation de l'URSS fut l'une des conséquences de la Révolution russe de 1917. Après la Révolution de Février (1917), qui avait mis fin au règne du tsar Nicolas II, le renversement de la République russe le 7 novembre 1917, permit la prise du pouvoir par le Parti bolchevik[N 1], qui était fédéraliste. L'un des moteurs de la création de l'URSS fut la volonté de Lénine d'appliquer sa doctrine fédéraliste en transformant la Russie unitaire en une union de républiques formées selon le principe de la répartition ethnique et jouissant d'un certain degré d'autonomie culturelle locale. Sa conception s'opposait initialement à celle de Joseph Staline, qui voulait créer une seule République socialiste fédérative soviétique de Russie. Toutefois, Staline revint ultérieurement sur ses positions et, dans les années 1925-1939, procéda lui-même à la création de plusieurs républiques fédérées (dans la Caucase, en Carélie et en Asie centrale)[3].

L'organisation politique de l'URSS était définie par un parti unique, le Parti communiste de l'Union soviétique (PCUS) et tout particulièrement, par son bureau exécutif, le Politburo. Tout autre pouvoir (législatif, exécutif ou judiciaire), ainsi que la presse et la société civile dans son ensemble, étaient directement soumis aux oukases de l'appareil du PCUS. Il s'agissait d'un État totalitaire.

L'Union soviétique se fragmenta dans le courant de l'année 1991 sous l'effet conjugué de plusieurs facteurs, qui avaient été analysés dès 1970 par Andreï Amalrik[4] :

  • l'inachèvement de la politique de « déstalinisation » et les résistances de la « bureaucratie » face à toute tentative d'évoluer vers un « socialisme à visage humain » (au point de tenter un coup d'état contre le président Mikhaïl Gorbatchev qui voulait réformer le régime) ;
  • l'incapacité de l'économie, dominée par l'industrie lourde et le complexe militaire, à satisfaire les besoins de la population (incapacité dite « stagnation » dans le discours officiel) dans les années 1970-1980 et l'incapacité du régime essentiellement unitariste, centralisateur et bureaucratique à apporter une réponse aux enjeux économiques, combinée avec les effets aggravants des trois éléments suivants :
  • une épuisante et coûteuse course aux armements pendant la Guerre froide l'opposant aux États-Unis ;
  • l'effondrement dans les années 1980 du prix du pétrole sur le marché mondial qui força l'URSS à puiser dans ses réserves d'or et de devises jusqu'à l'épuisement[5] ;
  • l'incapacité du régime à faire confiance à la population et à lui laisser les libertés civiques d'association, d'adhésion syndicale, d'autogestion, de circulation, de lieu de résidence, de recherche, de création et d'expression, d'où naissance d'une société civile « dissidente » ou plus simplement indifférente au régime et à ses buts, hors de la tutelle du Parti, ayant mené à l'émergence des forces démocratiques et centrifuges au sein de l'Union et à des mouvements nationalistes ou religieux clandestins.

Pour enrayer ce processus, un programme de réformes fut engagé en avril 1985 par le secrétaire général du Parti communiste d'Union soviétique puis premier (et dernier) président de l'URSS Mikhaïl Gorbatchev, sur le double thème de la Perestroïka (« restructuration ») et de la Glasnost (« transparence »), mais en fait, au lieu d'enrayer le délitement, ce programme eut l'effet d'un catalyseur pour toutes les forces centrifuges, car la majorité des citoyens, et même des dirigeants, ne croyait déjà plus en la capacité de démocratisation du régime[6].

L'URSS était parfois, dans le langage courant, désignée sous le nom de Russie ou de Russie soviétique. Cette appellation, impropre mais fréquente, l'assimilait à la République socialiste fédérative soviétique de Russie, qui était, de loin, la plus importante des républiques soviétiques, tant du point de vue de sa surface, de sa population, que de sa puissance politique et culturelle (le russe étant la langue de communication de toute l'Union), ainsi que la composante d'origine de la fédération sur le plan chronologique. L'ex-RSFS de Russie, devenue Fédération de Russie en 1991, est actuellement considérée comme l'héritière de l'URSS du point de vue diplomatique, et a notamment hérité de son siège de membre permanent au Conseil de sécurité des Nations unies.

Sommaire

Géographie[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Géographie de l'Union soviétique.

Durant son existence, l'URSS était le pays le plus étendu du monde (22 402 200 km2). C'était également l'un des pays les plus variés, avec plus de cent « nationalités » (ethnies) recensées sur son territoire, une soixantaine de langues et cinq religions. La population totale était estimée à 288 millions en 1990 (dite peuple soviétique). Aujourd'hui la Russie — ayant succédé à l'URSS — demeure toujours le pays le plus étendu du monde et reste un pays très divers, administrant des centaines de minorités, y compris musulmanes telles que les Tatars, et bien d'autres ethnies non russes.

Division territoriale[modifier | modifier le code]

Entre 1954 et 1991, l'Union soviétique était composée de quinze Républiques socialistes soviétiques (RSS) :

Les quinze républiques fédérées soviétiques.
Républiques soviétiques États indépendants actuels
1. République socialiste soviétique d'Arménie Drapeau de l'Arménie Arménie
2. République socialiste soviétique d'Azerbaïdjan Drapeau de l'Azerbaïdjan Azerbaïdjan
3. République socialiste soviétique biélorusse Drapeau de la Biélorussie Biélorussie
4. République socialiste soviétique d'Estonie Drapeau de l'Estonie Estonie
5. République socialiste soviétique de Géorgie Drapeau de la Géorgie Géorgie
6. République socialiste soviétique kazakhe Drapeau du Kazakhstan Kazakhstan
7. République socialiste soviétique kirghize Drapeau du Kirghizistan Kirghizistan
8. République socialiste soviétique de Lettonie Drapeau de la Lettonie Lettonie
9. République socialiste soviétique de Lituanie Drapeau de la Lituanie Lituanie
10. République socialiste soviétique de Moldavie Drapeau de la Moldavie Moldavie
11. République socialiste fédérative soviétique de Russie Drapeau de la Russie Russie
12. République socialiste soviétique du Tadjikistan Drapeau du Tadjikistan Tadjikistan
13. République socialiste soviétique du Turkménistan Drapeau du Turkménistan Turkménistan
14. République socialiste soviétique d'Ukraine Drapeau de l'Ukraine Ukraine
15. République socialiste soviétique d'Ouzbékistan Drapeau de l'Ouzbékistan Ouzbékistan

Chaque république fédérée était, à son tour, divisée en régions (oblast), à l'exception des RSS de Lettonie, de Lituanie, d'Estonie, de Moldavie et d'Arménie qui avaient une structure unitaire. La RSFS de Russie disposait, en plus, de pays (kraï) qui étaient divisés en régions autonomes, ainsi que d'arrondissements autonomes faisant partie des oblasts et de kraïs. Certaines républiques fédérées (Russie, Géorgie, Azerbaïdjan, Ouzbékistan et Tadjikistan) avaient aussi dans leur structure des républiques autonomes, à certains degrés d'auto-gouvernance.

Évolution de la population[modifier | modifier le code]

Expansion-Russie-et-URSS.png

(Selon les chiffres officiels).

  • 1913 : 159 000 000 (Empire russe)
  • 1928 : 150 000 000
  • 1940 : 194 000 000
  • 1950 : 180 000 000
  • 1960 : 214 000 000
  • 1970 : 242 000 000
  • 1979 : 264 000 000
  • 1989 : 286 000 000
  • 1991 : 293 047 571

Histoire[modifier | modifier le code]

Origines de l'Union soviétique : Révolution russe et Guerre civile (1917-1921)[modifier | modifier le code]

Discours de Lénine.

Dès le XIXe siècle, la Russie tsariste connaît une agitation révolutionnaire qui va en s'aggravant après une révolution réprimée en 1905 et la défaite russe lors de la guerre russo-japonaise. Le mécontentement populaire culmine début 1917 à la suite des pénuries causées par la Première Guerre mondiale et aboutit à la chute du gouvernement impérial et à l'abdication du tsar Nicolas II en mars 1917 à la suite de la Révolution de Février.

Le nouveau gouvernement de coalition démocrate prolonge l'engagement russe dans la guerre et peine a engager des réformes, entravé par des différends internes. Aussi à l'été 1917, un vaste soulèvement paysan spontané procède de lui-même au partage des terres, tandis que le gouvernement Kerenski perd ses appuis dans la population et la classe ouvrière, et que les forces de réaction, autour du général Kornilov, tentent vainement un coup d'État (« affaire Kornilov »). L'État perd progressivement son autorité sur le pays et l'armée se décompose.

Le Parti bolchevique, parti révolutionnaire marxiste mené par Lénine, devient progressivement majoritaire dans les conseils politiques ouvriers et paysans dits « Soviets ». Le 25 octobre (selon l'ancien calendrier julien) ou le 7 novembre 1917, il renverse le gouvernement provisoire lors d'une révolution dite « Révolution d'Octobre ». Le slogan de la révolution qui emporte l'adhésion des masses populaires est simple et percutant : « Usines aux ouvriers, terres aux paysans, paix aux peuples ! », ce qui signifie nationalisations et armistice.

Trotski, Lénine et Kamenev en 1919.

Ainsi, la jeune république bolchevique décide de se sortir de la Première Guerre mondiale en concluant une paix séparée avec l'Empire allemand. Un armistice signé en décembre 1917 aboutit au traité de Brest-Litovsk en mars 1918 qui consacre, en pratique, la défaite de la Russie qui cède au vainqueur la majeure partie de l'Ukraine, la Biélorussie, les pays baltes et la Pologne — la majorité des territoires cédés est en fait récupérée plus tard, après la défaite allemande de novembre 1918, sauf les pays baltes et la Pologne. La Russie y perd 3,6 % de son territoire et 26 % de sa population. Elle perd aussi 32 % de sa production agricole, 23 % de sa production industrielle et 75 % de ses réserves de charbon.

Par ailleurs, la propriété privée industrielle est supprimée, les usines et les banques nationalisées. À la place, une propriété d'État est instaurée sur la quasi-totalité des moyens de production, sauf agricoles. Le marché libre disparaît et l'État acquiert le monopole du commerce intérieur et extérieur. Cette tendance au capitalisme d'État est néanmoins critiquée par des communistes comme Nikolaï Ossinski.

Lénine annule également les engagements russes sur les emprunts obligataires qui — dans le but d’industrialiser le pays, développer les voies ferrées et financer la guerre — avaient été contractés par le gouvernement tsariste.

La jeune RSFS de Russie créée par la Constitution de 1918 fonctionne selon un principe fédéral, dont le principe de gouvernance est le centralisme démocratique. Le pouvoir législatif est théoriquement exercé par le « congrès panrusse des Soviets », lequel mandate le « Comité exécutif central panrusse », tant en matière législative qu'exécutive. Il appartient ainsi au Comité exécutif de contrôler le « Conseil des commissaires du peuple », lequel, avec Lénine à sa tête, a la charge de gouverner la RSFS de Russie. Cette apparence de démocratie ne survit pas à une analyse plus poussée : noyauté et contrôlé totalement par les bolcheviks, le congrès des Soviets, son Comité exécutif et donc le Conseil des commissaires du peuple, sont aux mains de Lénine et de ses camarades, et en particulier du Politburo du PCUS.

Ensuite, le pouvoir d'État devient bien plus strict en raison de la guerre civile, combinée à l'intervention ouverte des États occidentaux, qui fait rage jusqu'en 1921.

« Communisme de guerre » (1918-1921)[modifier | modifier le code]

Pour faire face aux problèmes posés par la guerre civile et l'offensive militaire de pays étrangers (Allemagne, Angleterre, France, Japon, États-Unis), et afin d'assurer l'approvisionnement des villes et de l'armée, Lénine décrète le « communisme de guerre », dont les mesures essentielles sont :

  • nationalisation des industries et du commerce ;
  • production planifiée de manière centralisée par le gouvernement ;
  • stricte discipline pour les travailleurs (les grévistes peuvent être fusillés) ;
  • travail obligatoire des paysans ;
  • interdiction de l'entreprise privée ;
  • réquisition de la production agricole au-delà du minimum vital pour les paysans ;
  • rationnement et centralisation de la distribution de nourriture.

Les éléments fondateurs du régime, sous l'appellation de « dictature du prolétariat[7] », se mettent aussi en place à cette époque :

  • dissolution dès sa première séance de l'Assemblée constituante élue au suffrage universel (janvier 1918) ; les bolcheviks, majoritaires dans les villes, y sont minoritaires (25 % des voix) en raison du vote des campagnes en faveur du Parti socialiste révolutionnaire (60 % des voix)[8] ;
  • création de l'Armée rouge le 23 février 1918 : ses soldats sont recrutés d'abord sur la base du volontariat, puis par conscription ;
  • mise en place, dès décembre 1917, d'une police politique, la Tchéka, et de tribunaux d'exception, chargés d'arrêter et de juger les « ennemis du régime[N 2] » tels les socialistes révolutionnaires, les anarchistes, les mencheviks, les socialistes-révolutionnaires de gauche, les sionistes, les bundistes, les pacifistes, les démocrates, les libéraux du Parti constitutionnel démocratique, et, bien sûr, les « Blancs » (partisans de la monarchie) ;
  • progressivement, le Parti bolchevik devient le parti unique ;
  • la censure de la presse et de la radio, qui tombent dans les mains du parti ;
  • la IIIe Internationale (ou Komintern) est créée en mars 1919 à Moscou, officiellement pour être l'instrument de la « révolution mondiale » ; les partis communistes étrangers doivent se soumettre aux 21 conditions d'adhésion, écrites en juillet 1920 ; les révolutions de 1919 en Allemagne et en Hongrie, ainsi que les grèves dans la plupart des pays européens font un temps penser aux Soviétiques que la Révolution devient mondiale ; mais l'écrasement des spartakistes en Allemagne et celui du régime hongrois de Béla Kun mettent fin à ces espoirs.

Grâce au « communisme de guerre », Lénine et le Parti bolchevik parviennent à se maintenir au pouvoir. Ils sortent vainqueurs de la guerre civile, et le danger d'une restauration monarchique est écarté dès 1919-1920 à la suite de la défaite des « armées blanches ». Mais ils doivent ensuite faire face à l'armée anarchiste de Makhno (Makhnovchtchina) qui tient le Sud de l'Ukraine, et se confronter en 1921-1922 aux « armées vertes » créées par les paysans en révolte à la fois contre les Blancs et les bolcheviks.

Le 18 mars 1921, l'Armée rouge réprime dans le sang la révolte de Kronstadt, dont les marins avaient exigé le retour au « pouvoir des soviets » et la fin du monopole bolchevique.

Sur le plan territorial, la Russie bolchevique perd les pays baltes, la Finlande et la Pologne, devenus indépendants, et doit concéder un important recul de ses frontières après sa défaite dans la guerre russo-polonaise. Mais elle conserve l'Ukraine après des luttes confuses, et entre 1920 et 1922, elle envahit la Géorgie, l'Arménie et l'Asie centrale, réintégrées de force dans l'ancien empire russe.

La guerre civile, l'embargo total décrété par les puissances occidentales sur la Russie soviétique et la politique d’expropriation de biens des paysans afin de nourrir les soldats de l'Armée rouge conduisent à une grande famine provoquant la mort de millions de Russes, surtout le long de la Volga en 1922.

Naissance d'un État fédéral (1922-1923)[modifier | modifier le code]

Drapeau de l'URSS de 1922 à 1955.

L'Union des républiques socialistes soviétiques naquit le 22 décembre 1922, date de la signature du Traité d'union (en) entre la RSFS de Russie, la RSFS de Transcaucasie, la RSS d'Ukraine et la RSS de Biélorussie. Ce traité est ratifié le 30 décembre 1922 par le premier congrès des Soviets d'URSS.

Cette nouvelle entité n'est pas aussi grande que celle de la guerre froide, elle a ainsi perdu de nombreux territoires, tels que l'ouest de l'Ukraine actuelle, les pays baltes ou bien la Carélie à la suite des guerres qui l'ont secouée. C'est néanmoins le plus grand état du monde et il devra attendre avant d'être reconnu internationalement.

Une constitution fut rédigée en 1923 ; l'union regroupa plusieurs républiques fédérés dont les frontières furent constituées selon une répartition démographique correspondant à un peuple dans sa définition soviétique. L'URSS fut donc un État fédéral dans lequel chaque république fut égale en droits. Dans les faits, le PCUS (et au début le RSDRP) et la Tchéka surveillent étroitement ces républiques dont les premiers secrétaires du Parti furent désignés par Moscou.

Soviets[modifier | modifier le code]

Le PCUS devint rapidement le seul parti légal. Le pays fut théoriquement gouverné par des « Soviets » élus démocratiquement au niveau régional et local. Néanmoins, en pratique, chaque niveau de gouvernement était dirigé par la branche correspondante du Parti.

Union soviétique de l'entre-deux-guerres[modifier | modifier le code]

NEP (1921-1929)[modifier | modifier le code]

Après la guerre civile (1921), le pays se trouve dans une situation humanitaire et économique désastreuse. La famine sévit (cinq millions de morts), notamment sur la Volga, et les paysans se soulèvent sporadiquement contre les réquisitions. Ce mécontentement prit une ampleur inquiétante en mars 1921 avec la révolte de Kronstadt, ville pionnière de la révolution, abritant l'amirauté et les forces navales de la mer Baltique défendant Saint-Pétersbourg. Conscient que la répression, aussi dure soit-elle, ne suffit pas à enrayer le mouvement, Lénine décida alors d'assouplir la politique du régime, et met en œuvre la « Nouvelle politique économique » (NEP), libéralisation économique donnant droit à une propriété privée limitée, notamment aux agriculteurs. Les réquisitions sont ainsi remplacées par un impôt en nature peu élevé.

Pour expliquer le passage à la NEP, Lénine déclara que « nous ne sommes pas assez civilisés pour pouvoir passer directement au socialisme, encore que nous en ayons les prémices politiques »[9], se référant au fait que la Russie était encore une société essentiellement agraire avec une base industrielle encore faible et ne correspondait donc pas aux critères permettant le socialisme tel que défini par Karl Marx. La NEP devait également rassurer les pays occidentaux capitalistes.

La NEP atteint les résultats escomptés en permettant à l'économie de se relever des conséquences désastreuses de la guerre. La famine rampante disparaît virtuellement et la classe paysanne s'enrichît. Les paysans aisés sont appelés Koulaks ; dans les agglomérations, les Nepmen constituent une bourgeoisie riche.

Bien que présentée comme une mesure provisoire, la NEP fut extrêmement critiquée par une frange importante du Parti bolchevique. De nombreux membres voyaient la NEP comme une trahison aux principes socialistes et voulaient un retour au plus vite à une économie intégralement planifiée. Il semble qu'à sa mort Lénine considérait que la NEP devrait être maintenue, tout du moins n'a-t-il jamais fixé, ni même évoqué, la date de son arrêt. Ainsi, à l'approche de sa succession, les oppositions au sein du Politburo se cristallisèrent autour de la NEP.

Succession de Lénine (1922-1929)[modifier | modifier le code]

Dès 1922, la santé de Lénine décline à la suite d'attaques cérébrales, conséquences d'un attentat dont il fut victime en 1918. La lutte pour sa succession aboutira à l'accession au pouvoir suprême de Joseph Staline, ayant appartenu au premier cercle d'adhérents au Parti (entrée en 1904), bien que Lénine ne l'appréciait plus beaucoup, déclarant même dans son testament (janvier 1923) qu'il fallait démettre de ses fonctions cet homme « trop brutal, et ce défaut, pleinement supportable dans les relations entre nous, communistes, devient intolérable dans la fonction de secrétaire général ».

L'ascension de Staline débute avec sa nomination au poste-tremplin de secrétaire général du Parti le 3 avril 1922, fonction conciliatrice obtenue grâce à son effacement (peu de prises de position), ses relations de longue date, son dévouement, et sa loyauté à l'appareil du Parti. Face à lui, il rencontre rapidement l'opposition de Léon Trotski, fondateur de l'Armée rouge, ayant acquis dès 1902 l'estime de Lénine mais aussi adhérent tardif au Parti bolchevique (1917) ayant été proche des mencheviks. Alors que Trotski n'avait parfois pas hésité à s'opposer à Lénine sur certains points dans le cadre des congrès du parti, Staline se présente comme un loyal serviteur du grand révolutionnaire ne l'ayant jamais contredit.

Pour évincer Trotski du gouvernement, Staline s'associe dès 1923, du vivant de Lénine, à Lev Kamenev, ayant lui aussi adhéré en 1905, et à Grigori Zinoviev, haut dirigeant du Komintern, ami intime de Lénine depuis 1905 convaincu d'être son légitime successeur et ayant lui aussi proposé un temps l'alliance avec les mencheviks.

En 1926, après la mort de Lénine en 1924, Zinoviev et Kamenev décident de rompre avec Staline pour se rapprocher de Trotski avec lequel ils partagent une doctrine commune : exportation de la révolution d'essence mondiale et abandon de la NEP. Cette Troïka des purs forme l'Opposition de gauche à Staline, qui réagit tactiquement en se rapprochant - sans conviction profonde - de l'opposition de droite favorable à la NEP et à une réalisation du socialisme d'abord sur le sol russe puis à l'extérieur (Nikolaï Boukharine, Alexeï Rykov et Mikhaïl Tomski).

Il s'appuie sur cette aile droite pour exclure du Parti en 1927 ses trois grands opposants de l'aile gauche. Le 17 novembre 1928, une fois assuré que les partisans de l'Opposition de gauche ont été réduits au silence (par l'exclusion, la force, l'emprisonnement, l'exil), il se retourne contre Boukharine, Rykov, et Tomski qu'il exclut du Politburo et démet de leurs fonctions respectives de président du Komintern, chef du gouvernement, et dirigeant du Profintern.

Staline, seul maître à bord, n'hésite pas dès lors à adopter la mesure-phare prônée par l'ancienne opposition de gauche devenue impuissante : l'abandon de la NEP. Cette réorientation s'accompagne d'une relégitimation de façade. Ainsi, en 1928, Kamenev est rétabli, il en va de même pour Zinoviev en 1929, mais Trotski, toujours populaire, est expulsé la même année. Kamenev et Zinoviev furent finalement jugés et exécutés le 5 août 1936, Boukharine et Rykov en mars 1938, et Trotski assassiné le 21 août 1940 dans son exil au Mexique.

Après avoir réussi à éliminer politiquement, puis physiquement, toute opposition au sein du parti, Staline devint le dirigeant suprême de l'Union soviétique de 1927 à sa mort, en mars 1953. Du point de vue politique, ce fut une période de dictature totalitaire, bien que ce qualificatif de « totalitaire » ait pu être contesté, par exemple par l'historien Eric Hobsbawm dans son étude du « court vingtième siècle »[10].

Collectivisation et planification économiques (à partir de 1929)[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Histoire de l'URSS sous Staline.
Abandon de la NEP[modifier | modifier le code]

Staline ne forgea pas immédiatement sa doctrine au sujet de la NEP. Sans doute est-il exact de dire que ses changements d'opinion tenaient plus de la tactique politique que de la doctrine, ce qui lui permit de se débarrasser des uns et des autres. La « richesse » des Nepmen et des Koulaks l'amena à les considérer comme une nouvelle classe capitaliste rendue responsable de l'augmentation du chômage et de l'inflation.

Staline finit par se forger une doctrine qui excluait l'économie de marché tout en se concentrant sur le développement économique et industriel du pays. Ce qui conduit à l'autarcie par rapport à l'économie capitaliste externe et au recours massif au travail extensif (stakhanovisme) et même gratuit (des prisonniers dans les camps correctionnels de travail) pour réaliser les investissements colossaux qui sont nécessaires (plans quinquennaux).

Collectivisation des campagnes et la « dékoulakisation »[modifier | modifier le code]

En 1929, Staline décide de supprimer la propriété privée dans les campagnes : le bétail, les outils, les terres doivent être mis en commun. Les moyens de production agricoles sont regroupés dans les kolkhozes ou dans des sovkhozes.

Cette collectivisation forcée provoque des résistances : plutôt que donner leurs troupeaux, les paysans les abattent pour les consommer immédiatement. Face à ces émeutes, Staline accorde à chaque kolkhozien un lopin de terre.

Les Koulaks doivent être éliminés en tant que classe. Entre 1929 et 1935, plus de deux millions de paysans sont déportés et plusieurs millions meurent de faim, surtout en Ukraine et dans le sud de la Russie (voir : Holodomor). Leurs biens sont confisqués.

Planification de l'économie[modifier | modifier le code]

Il s'agissait de prévoir les activités économiques selon des plans quinquennaux et qui fixaient les objectifs obligatoires de production. Ces plans quinquennaux donnaient la priorité aux industries lourdes en laissant de côté les industries de consommation. En URSS, il y eut au total dix plans quinquennaux allant du Ier Plan (1928-1932) jusqu'au Xe Plan (1976-1980).

Il s'agit d'un plan typique de l'Union soviétique mais certains plans ressemblent à celui-ci comme le Commissariat général du Plan (en France) ou même le « Grand Bond en avant » (mis en place par la République populaire de Chine).

Industrialisation de l'URSS[modifier | modifier le code]
Guenrikh Iagoda sur le chantier du canal Moscou-Volga.

La Russie du début du XXe siècle était une puissance économique nouvelle et en essor, mais encore très rurale et agricole. Staline voulait développer l'industrie lourde et faire de l'URSS une puissance économique majeure : lire Histoire de l'URSS sous Staline#Planification et industrialisation.

Les moyens utilisés sont ceux d'une économie planifiée et centralisée et d'une organisation politique totalitaire :

Selon certaines estimations, 127 000 travailleurs payèrent de leur vie la mise en place du premier plan quinquennal (de 1928 à 1932). Par ailleurs, l'allocation prioritaire des ressources à l'industrie, les exportations forcées de céréales pour financer des importations de biens d'équipement, combinées à la diminution de la productivité agricole provoquèrent de nouvelles famines : la famine de 1931-1933 cause près de six millions de morts. Le plan quinquennal fut cependant bouclé officiellement en quatre ans. De 1928 à 1932, la production de charbon avait doublé, celle de l'acier avait triplé.

Bilan de la politique économique en 1939

En dix ans, l'URSS a accompli un bond remarquable du point de vue industrialisation au détriment de la production de biens de consommation et au prix d'une forte baisse du niveau de vie de la population. À la suite du second plan quinquennal, la production d'acier a grimpé à 18 millions de tonnes, celle de charbon à 128 millions de tonnes. Avant son interruption par la guerre, le troisième plan avait permis d'atteindre 18 millions de tonnes d'acier et 150 millions de tonnes de charbon. Les structures de production de masse étaient ainsi bel et bien établies, le complexe militaro-industriel allait être durement mis à l'épreuve par l'invasion allemande.

Grandes Purges : mécanismes de la terreur de masse (1936-1940)[modifier | modifier le code]

La pire répression jamais connue par un pays en temps de paix, les « Grandes Purges » - appelées aussi la « Grande Terreur » - aboutissent entre 1936 et 1939 à l’exécution de 680 000 personnes et à la déportation de centaines de milliers d’autres. En août 1937, Staline autorise personnellement le recours à la torture dans les prisons, et ne l’interdit à nouveau que fin 1938.

Le pays traverse donc une intense période de terreur, de délation et de suspicion généralisée, qui met bien des nerfs à rude épreuve (la pression subie en conduit plus d’un au suicide), et qui brise les solidarités amicales, familiales et professionnelles. Après le premier procès de Moscou en août 1936, c’est l’année 1937 qui marque le vrai lancement de la « Grande Terreur », dont elle deviendra synonyme.

À court terme, Staline veut fournir à la population des boucs émissaires (souvent des communistes mêmes) aux difficultés du quotidien, en rejetant tout le mal sur une pléthore de « saboteurs ». Au-delà, il renforce son pouvoir absolu en liquidant la vieille garde bolchevique, qui sait son faible rôle dans la Révolution, et en brisant les réseaux clientélistes et les fiefs personnels que se sont taillés les ministres, les membres du Politburo, ou bien, à tous les échelons, les responsables locaux du Parti et les directeurs du Goulag qui, de ce fait, se trouvent abondamment pourvus de main d'œuvre à bas coût. Quand le « clan des voleurs de poules » est épuisé on fixe des quotas que les autorités locales sont chargées de fournir aux camps de travail. Les cadres compétents et les techniciens, qui osent souvent contredire ses objectifs politiques irréalistes, sont aussi particulièrement visés[11].

Enfin, Staline entend éliminer radicalement tous les éléments socialement suspects, et tous les mécontents suscités par sa politique. Alors que les tensions diplomatiques s’accumulent en Europe depuis l’avènement d'Adolf Hitler, et que le déclenchement de la guerre d'Espagne en juillet 1936 fait craindre un conflit général, il s’agit d’éliminer tout ce qui pourrait constituer une « cinquième colonne de l’ennemi » en cas d'invasion[réf. nécessaire].

Pour lancer et développer cette terreur de masse, Staline bénéficie du soutien indispensable de ses fidèles, mais aussi du zèle indéniable de nombreux responsables locaux, de bien des policiers et bureaucrates enthousiastes, ou de bien des simples citoyens délateurs.

En 1939, à l’arrêt des « Grandes Purges », Staline a éliminé les dernières sphères d’autonomie dans le Parti et la société, conforté par les élection du 12 décembre 1937[12] et imposé définitivement son « culte » et son pouvoir absolu. Il a, ce faisant, désorganisé gravement le pays et décimé les cadres supérieurs de l'armée, alors même que la guerre approche.

Dictature de Staline (1929-1953) et son culte de la personnalité[modifier | modifier le code]

Articles détaillés : Stalinisme et Histoire de l'URSS sous Staline.

Staline mit en place un système totalitaire sur lequel il régnait en despote absolu et reposant sur deux piliers : la propagande, mettant en œuvre un véritable culte de la personnalité et la répression, s'appuyant notamment sur le NKVD, police politique toute puissante.

Si les estimations des victimes entre 1921 et 1954 varient beaucoup, celui de 20 millions de morts a été avancé[13]. Parmi les personnes condamnées pour des crimes contre-révolutionnaires, 600 000 furent condamnés à mort, 2,4 millions emprisonnés ou envoyés dans des camps de travail du Goulag, et 800 000 condamnés à l'expatriation. Le haut encadrement de l'Armée rouge ne fut pas plus épargné (« affaire Toukhatchevsky ») et subit une épuration qui devait affaiblir l'URSS au début de la Seconde Guerre mondiale.

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Pacte germano-soviétique (1939)[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Pacte germano-soviétique.

Tirant des accords de Munich la conclusion que les puissance de l’Ouest, France et Grande-Bretagne, veulent laisser à Hitler les mains libres à l’Est, Staline conclut, le 23 août 1939, le Pacte germano-soviétique avec l’Allemagne nazie. Il s’agissait d’un « pacte de non-agression » qui contenait une annexe secrète attribuant l’Est de la Pologne, la Lettonie, l’Estonie, l'Est de la Roumanie et la Finlande à l’Union soviétique, tandis que l’Ouest de la Pologne et de la Roumanie ainsi que la Lituanie étaient attribués au Troisième Reich.

La Wehrmacht envahit la Pologne le 1er septembre 1939 - évènement déclencheur de la Seconde Guerre mondiale, l’Union soviétique le 17.

L’Allemagne ayant rejeté les prétentions territoriales de l’URSS, celle-ci tente d’envahir la Finlande le 30 novembre : c’est le début de la Guerre d’Hiver. La campagne fut difficile, mais par une paix signée à Moscou le 12 mars 1940, l’URSS obtenait l'annexion de la Carélie, lui permettant d’éloigner la frontière de Léningrad.

À la suite du déclenchement de la guerre, l’URSS avait été expulsée de la SDN le 14 décembre 1939. Un avenant au pacte cède alors également la Lituanie à l'URSS. Au printemps 1940, l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie et l’Est de la Roumanie, qui n’ont pas de forces militaires ni d’unité civile pour résister à la pression de Staline, sont annexés par un jeu de manipulations politiques, et quatre nouvelles républiques soviétiques sont créées (celles d'Estonie, Lettonie, Lituanie et Moldavie) tandis que la Biélorussie et l’Ukraine sont agrandies vers l’Ouest des territoires pris à la Pologne.

« Grande Guerre patriotique » (1941-1945)[modifier | modifier le code]

L'expression de « Grande Guerre patriotique » désigne la seconde partie de la Seconde Guerre mondiale en Europe, où l'URSS répond à l'attaque allemande du 22 juin 1941 (« Opération Barbarossa »), tandis que les pays que l'URSS avait agressés (Finlande et Roumanie, jusque-là aidés par les Alliés) se retrouvent du côté de l'Axe. Par contre, elle ne désigne pas la guerre soviéto-japonaise déclarée le 8 août 1945 pour laquelle le traité de paix n'est toujours pas signé entre la Russie et le Japon, puisque le contentieux relatif aux îles Kouriles bloque la signature d'un tel accord.

Opération Barbarossa (1941)[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Opération Barbarossa.

Le 22 juin 1941, l'Allemagne rompit le « Pacte de non-agression » et attaqua l'Union soviétique, Staline ayant refusé de réagir aux mises en garde de ses agents et de Churchill qui était renseigné grâce au décryptage du code de la machine Enigma qui chiffrait les communications militaires allemandes[14].

L'invasion nazie prit l'URSS dans un état de totale impréparation. D'abord débordée et surprise par le choc de l'attaque allemande du 22 juin 1941, l'Armée rouge perd hommes, matériels et laisse la Wehrmacht occuper d'immenses territoires en quelques mois (Pays baltes, Biélorussie, Ukraine). Pour beaucoup la guerre semble gagnée par l'Allemagne au début de l'automne 1941. Certains historiens estiment que les Grandes Purges des années 1936-1938, au cours desquelles 40 000 officiers auraient été emprisonnés ou liquidés, ne sont pas étrangères aux premières difficultés de l'Armée rouge. Les troupes du Reich atteignirent les environs de Moscou en décembre 1941, mais avaient atteint leur extension maximale, des troupes devant aller consolider le flanc sud de l'attaque.

Pourtant plusieurs facteurs vont stopper net l'offensive allemande et permettre la première contre-offensive soviétique. D'abord, et malgré les apparences, l'attaque allemande coûte cher à la Wehrmacht. Début décembre, elle a déjà perdu autant d'hommes que lors de toutes les campagnes précédentes. De plus, son matériel (chars, etc.) n'est pas remplacé facilement de sorte qu'au fur et à mesure ses meilleures divisions s'affaiblissent. Son équipement n'est pas adapté à la guerre en Russie : ses camions s'enlisent dans la boue dès octobre, ses moteurs sont sensibles au froid, les hommes ne sont pas habillés pour affronter l'hiver, etc.

Photo du massacre de Belarus, 1943.

Par ailleurs de nombreuses divisions stationnés en Sibérie, face à la Mandchourie occupée par les Japonais, sont rapatriées fin 1941 pour protéger Moscou.

Enfin, le traitement que les nazis réservent aux prisonniers soviétiques et aux Slaves en général considérés comme des « sous-hommes » (Untermenschen) et privés du respect de la Convention de Genève galvanise les populations contre l'occupant. Dès septembre 1941, des groupes de partisans apparaissent et l'Armée rouge se reprend très rapidement malgré les premiers mois éprouvants de sorte qu'en décembre 1941, les Allemands sont incapables de prendre Moscou et subissent une contre-offensive qui les oblige à reculer de plusieurs centaines de kilomètres, contre-offensive qui cependant s'épuise et s'arrête au printemps 1942.

Certains historiens estiment même que le vrai tournant de la guerre à l'Est date de décembre 1941. Cependant, l'armée allemande reste relativement forte, l'Armée rouge n'a pas encore déployé toute sa puissance. L'enjeu pour Hitler va être alors de terminer au plus vite la guerre à l'Est, avant que l'Armée rouge ne puisse définitivement inverser le rapport de force. C'est l'enjeu de la campagne de 1942 avec deux objectifs : conquérir le Caucase et rejoindre Rommel, à la tête de l'Afrika Korps, au Moyen-Orient ; repousser les Soviétiques au-delà de la Volga et prendre Moscou à revers. Les premiers mois de l'offensive semblent favorables au Führer. Pourtant, le plan aboutit à une situation stratégiquement mauvaise pour les Allemands : ils divisent leurs forces en deux groupes (un groupe pour le Caucase et un pour Stalingrad sur la Volga) et, de fait, créent deux groupes militaires incapables, à terme, de remporter leurs objectifs.

L'aide des Alliés par Mourmansk dans le cadre du Lend-Lease et l'industrialisation à marche forcée contribua à la victoire finale de l'URSS sur le IIIe Reich. Quoique l'Union soviétique ait reçu d'importantes aides en armes et matériel des États-Unis[15] et de l'Empire britannique, sa production de matériel de guerre était plus importante que celle de l'Allemagne du fait de l'importante augmentation de la production industrielle entre les deux guerres. Durant l'invasion allemande, de nombreuses industries ont été transférées à l'est de l'Oural, ainsi que 10 millions de travailleurs civils. L'Armée rouge réussit à arrêter l'avance à l'Est des armées du Reich, notamment grâce à la victoire de Stalingrad (août 1942-février 1943).

Bataille de Stalingrad (1942-1943)[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Bataille de Stalingrad.
Bataille de Stalingrad.

Les Allemands et leurs alliés Italiens, Espagnols (division Azul), Français vichystes (division Charlemagne), Hongrois et Roumains, s'enlisent dans le Caucase, et sont stoppés à Stalingrad où s'engage une bataille de rues. La VIe armée allemande est encerclée dans la ville par une attaque soviétique fin 1942. Un long siège commence pour cette armée qui, coupée du reste de la Wehrmacht, s'effondre peu à peu affamée, frigorifiée, soumise à une pression de plus en plus forte des Soviétiques. Notons que d'autres Français (escadrille Normandie-Niémen) et Roumains (division Vladimlirescu) ainsi que des Polonais (armée LWP ou Ludowe Wojsko) combattaient du côté soviétique. Le 30 janvier 1943, le général Paulus se rend, marquant le début d'une contre-offensive soviétique qui, malgré l'intermède de la bataille de Koursk (juillet 43), ne s'arrêtera qu'à Berlin en avril 1945. Le tournant de la campagne fut donc la bataille de Stalingrad en 1942 et 1943 : l'Armée rouge remportait la victoire après avoir perdu un million d'hommes. L'URSS reprit ensuite progressivement l'initiative, surtout après la bataille de Koursk en juillet 1943, et commença à regagner du terrain sur l'armée allemande. En avril 1945, l'Armée rouge pénètre dans Berlin ; le 30 avril, Hitler se suicide ; le 2 mai, le drapeau rouge flotte sur le Reichstag et la capitulation sans condition est signée le 8 mai 1945. Le 8 août 1945, conformément aux accords de Yalta, l'URSS déclare la guerre à l'Empire du Japon et réalise l'invasion de la Mandchourie.

Impact et suites de la guerre (1943-1945)[modifier | modifier le code]
Prise de Berlin par les troupes soviétiques en 1945.

L'URSS supporta l'essentiel de l'effort de guerre sur le théâtre d'opérations européen jusqu'à ce que les Alliés ouvrent un second front en Europe (deux ans après la demande de Staline) avec le débarquement en Sicile, en 1943, et en Normandie en 1944. À la fin de la guerre, on estime qu'environ 20 millions et demi de Soviétiques y avaient perdu la vie, parmi lesquels 12 millions de civils, mais pas nécessairement au front : ce chiffre comprend les nombreux prisonniers de l'opération Barbarossa qui périrent soit dans les camps allemands de malnutrition et maladie, soit au camp du Goulag après leur délivrance (car la reddition étant interdite au soldat soviétique, ils étaient considérés comme coupables de haute trahison)[16]. S'ajoutent à cela des destructions matérielles importantes, ayant provoqué une diminution de 25 % du PIB.

Plusieurs millions d'Estoniens, Lettons, Lituaniens, Polonais, Roumains, Ukrainiens occidentaux, Géorgiens, Tchétchènes et autres minorités ethniques furent déportés dans les camps de Sibérie, ou dans des zones reculées pour limiter leurs contacts avec l'Ouest. Plusieurs centaines de milliers de prisonniers de guerre allemands (mais aussi italiens, espagnols et français) subirent le même sort et ne furent jamais libérés[réf. souhaitée].

Pendant et après la guerre, les négociations entre les Alliés aboutirent à la mise en place de deux zones d'influence, suivant les accords de Yalta et de Potsdam.

L'Union soviétique mit en place des régimes dits de « démocraties populaires » dans les pays d'Europe centrale et orientale (y compris dans la partie de l'Allemagne sous son contrôle), dans lesquels elle implanta des gouvernements qui lui étaient dévoués. La ligne frontière séparant cet ensemble de pays de l'Europe occidentale alliés aux États-Unis, fut nommée « Rideau de fer », qui constitue un des éléments à l'origine de la Guerre froide.

Après-guerre et Guerre froide (1945-1989)[modifier | modifier le code]

Fin de la période stalinienne (1945-1953)[modifier | modifier le code]

Depuis 1945 et quasiment jusqu'à sa dislocation, l'Union soviétique est opposée aux États-Unis dans la « Guerre froide », chacun des protagonistes essayant d'augmenter sa sphère d'influence au détriment de l'autre, et souvent des pays concernés.

L'URSS avait réuni, dans tout l'Est de l'Europe, un ensemble de pays satellites (République socialiste tchécoslovaque, République démocratique allemande, République populaire de Hongrie, République populaire de Pologne, République populaire de Roumanie, République populaire de Bulgarie, République populaire d'Albanie). Ces pays étaient regroupés au sein du pacte de Varsovie à partir de 1955. Les États-Unis avaient formé, avec l'Europe de l’Ouest et le Canada, l'OTAN en 1947.

Dès 1943, Staline fonde l' Institut Kourtchatov de recherches nucléaires, suivi de la création entre 1945 et 1948 du complexe nucléaire Maïak, puis de la création en 1946 de l'Institut panrusse de recherche scientifique en physique expérimentale. L'essor de l'industrie nucléaire soviétique permet ainsi à l'URSS de faire son premier essai nucléaire en 1949.

Hors d'Europe, l'Union soviétique et les États-Unis s'opposaient, souvent par « mouvements de libération » interposés, dans diverses parties du monde, notamment en Amérique du Sud et en Afrique.

Succession de Staline (1953-1964)[modifier | modifier le code]

Les époux Khrouchtchev en visite d'État à la Maison-Blanche, chez le président Eisenhower, 1959.

Après la mort de Staline en mars 1953, Nikita Khrouchtchev devint premier secrétaire du Comité central du Parti tandis que Gueorgui Malenkov devient Premier ministre. Lavrenti Beria, le chef du NKVD, qui pouvait prétendre à la succession est arrêté en juin 1953 et exécuté peu de temps après, en décembre 1953. La nouvelle direction du pays déclara une amnistie pour certaines catégories de prisonniers et relâcha quelque peu le carcan qui enserrait les libertés publiques. Khrouchtchev consolida peu à peu son pouvoir personnel et pendant le 20e congrès du Parti communiste, il prononça, le 25 février 1956, un discours sur « le culte de la personnalité et ses conséquences » au cours duquel il dénonça le culte de la personnalité entretenu par Staline ainsi que la dictature qu'il avait fait subir à l'URSS et les crimes de cette période. L'impact de ce discours fut immense et détruisit la légitimité des staliniens qui lui étaient encore opposés. S'ensuivirent de nouvelles mesures de démocratisation de la vie publique, la libération de dissidents, et la mise en place d'une économie plus favorable aux biens de consommation par rapport aux plans quinquennaux précédents.

La même année, les troupes soviétiques réprimèrent dans le sang la révolution hongroise : de 25 000 à 50 000 Hongrois et 7 000 soldats de l'Armée soviétique perdirent la vie, tandis que près de 250 000 Hongrois quittaient le pays. Cet événement fut, pour la part de l'opinion occidentale favorable à l'Union soviétique, un premier choc sérieux.

Khrouchtchev dut encore se défendre en mai 1957 contre les menées de staliniens. Ainsi, la vieille garde stalinienne, constituée de Lazare Kaganovitch, Viatcheslav Molotov, Gueorgui Malenkov et Dmitri Chepilov, tente de démettre de ses fonctions Nikita Khrouchtchev. Avec l'aide du « héros de la Grande Guerre patriotique » et ministre de la défense Gueorgui Joukov, Krouchtchev parvient à déjouer leur plan en les présentant comme un « groupe anti-parti ». Ils seront tous trois mis au ban de l'URSS, mais, signe des temps, ils ne seront pas éliminés à la suite de procès aux preuves fabriquées, comme il était de mise du temps de Staline. Khrouchtchev devint enfin Premier ministre le 27 mars 1958. Il s'agit là d'un grand tournant dans l'histoire de l'Union soviétique.

La période de dix ans qui suivit confirma cette nouvelle tendance : le pouvoir politique avait pris le pas sur la coercition pure et simple, le parti reprenant le rôle premier par rapport à la police secrète et à l'armée. Au cours de cette période, également, l'URSS confirma sa place de super-puissance et défiait les États-Unis, souvent sur leur propre terrain. Cuba, pays supporté par l'URSS, devint le centre de cette opposition lors de la « crise des missiles de Cuba » en octobre 1962.

En 1957, les Soviétiques envoyèrent dans l'espace le premier satellite artificiel, Spoutnik et le premier être vivant dans l'espace, Laïka. En 1961, Youri Gagarine fut le premier homme dans l'espace, et en 1963, Valentina Terechkova la première femme. C'est également durant son mandat que, le 30 octobre 1961, explosa la plus puissante arme jamais développée par l'Homme, la tsar bomba. Sans doute partiellement à cause de l'affaire des missiles et d'une politique trop défavorable à la Nomenklatura, Khrouchtchev fut déposé lors d'une réunion du Comité Central du Parti le 13 octobre 1964.

Stagnation politico-économique et politique brejnévienne (1964-1985)[modifier | modifier le code]

À la suite de la chute de Khrouchtchev en 1964, Léonid Brejnev devient premier secrétaire du Parti, Alexis Kossyguine premier ministre et Anastase Mikoyan chef de l’État, rapidement remplacé par Nikolaï Podgorny (on parle alors de troïka pour désigner ces trois personnages détenteurs du pouvoir d'État ; mais Brejnev ne tardera pas à concentrer l'essentiel de la réalité du pouvoir pour lui-même).

Sous Brejnev, le régime soviétique se durcit à nouveau. La police politique (le KGB), dirigée par Iouri Andropov, retrouve une grande partie du pouvoir dont elle avait joui sous Staline. Cependant, Andropov n'imitera pas les excès répressifs de cette époque.

Une des crises les plus graves de l'époque de Brejnev fut celle du Printemps de Prague en 1968, lorsque les tentatives de la Tchécoslovaquie de construire un « socialisme à visage humain » sont finalement réprimées par les forces du pacte de Varsovie, sans toutefois tomber dans les excès de la répression de la révolution hongroise. Au niveau économique, le niveau de vie de la population commença à descendre et le manque de productivité dans de nombreux secteurs dont l'agriculture se fit sentir. L'URSS dut entre autres, pour faire face à la faiblesse de la production d'aliments, acheter des millions de tonnes de céréales en Occident en général et aux États-Unis en particulier[17]. Sur le plan international, le gouvernement de Brejnev fut marqué par un certain relâchement de la tension avec les États-Unis, avec notamment la signature de traités de limitation des armes nucléaires (accords sur la démilitarisation de l'espace en 1967, traités Salt I en 1972, SALT II en 1979) et le traité d'Helsinki.

En décembre 1979, Brejnev intervint en Afghanistan pour soutenir le régime communiste en place. Cet événement mit un coup de frein à la détente, provoquant un embargo par les États-Unis, la fourniture d’armements aux moudjahidines et le boycott des Jeux olympiques de Moscou en 1980. En mars 1982, Brejnev fit une crise cardiaque qui le diminua considérablement. À partir de ce moment, il ne remplit que partiellement ses fonctions jusqu'à sa mort en novembre de la même année. Deux chefs d'État en mauvaise santé se succédèrent entre novembre 1982 et mars 1985 : Iouri Andropov et Konstantin Tchernenko. Chacun continua d'appliquer la ligne politique de Brejnev, malgré de réels efforts d'Andropov pour combattre le népotisme que son prédécesseur avait organisé ou laissé s'organiser. Toutefois en politique extérieure, les deux successeurs de Brejnev marquèrent quelques points. Andropov mit en échec les États-Unis au Liban qui occupaient le pays du cèdre depuis septembre 1982. De ce fait une aide massive de l'URSS à la Syrie à partir de novembre 1982, entraîna la multiplication des attentats, contre les marines américains et obligea le président Reagan à faire retirer ses marines du Liban en février 1984. Puis sous Tchernenko, l'URSS rendit aux États-Unis la monnaie de leur pièce à leur offense sportive. Ce fut l'annonce en mai 1984 d'une non-participation soviétique aux Jeux olympiques de Los Angeles, faisant ainsi pendant au boycott des JO de Moscou par les États-Unis. À cette initiative soviétique s'ajoutèrent des « contre-jeux » à l'été 1984 dans une dizaine de capitales de pays socialistes qui s'associaient au boycott. Après Andropov (novembre 1982-février 1984) et Konstantin Tchernenko (février 1984-mars 1985), Mikhaïl Gorbatchev, un jeune et énergique dirigeant de 54 ans, devint premier secrétaire du Parti.

Dernières années de l'URSS (1985-1991)[modifier | modifier le code]

Perestroïka et Glasnost : Mikhaïl Gorbatchev et le déclin de l'Union (1985-1991)[modifier | modifier le code]

Articles détaillés : Perestroïka et Glasnost.
Mikhaïl Gorbatchev et Ronald Reagan signent un accord de désarmement en 1987.

Constatant la déliquescence du pays et de son économie, Gorbatchev tenta tout d'abord de sortir son pays de l'impasse que devenait la Guerre froide. En effet, Ronald Reagan avait lancé un réarmement massif des États-Unis en orientant sa recherche et ses investissements vers des types d'armement à très haute valeur technologique, entraînant ainsi l'URSS, sous peine d'obsolescence, dans une course rapide qu'elle ne pouvait que perdre vu son retard technologique et son économie en grave crise.

Gorbatchev entama donc une série d'initiatives qui aboutirent à une détente certaine et à la signature d'accords de désarmement. Gorbatchev obtint le prix Nobel de la paix pour ces efforts en 1990. Cette politique aboutit à la chute du mur de Berlin en 1989.

Se débarrasser de cette contrainte externe n'était cependant pas suffisant, et sans abandonner le dogme central du « socialisme », Gorbatchev lança la Glasnost (« publicité des débats », politique d'informations libres) et la Perestroïka (« restructuration », nouvelle politique économique et sociale), avec trois principaux objectifs :

  • Changer l’économie en adoptant la propriété privée ;
  • Démocratiser le système politique en favorisant le pluralisme politique ;
  • Limiter l’armement qui revient trop cher au budget.

Alors que tous les prisonniers politiques détenus par le gouvernement sont libérés, la Glasnost est également marquée par le retour de la liberté d’expression : on voit des humoristes caricaturer Gorbatchev. Il cherche par là une voie intermédiaire entre les « traditionalistes » attachés au régime (la Nomenklatura) et les « réformistes », tels Boris Eltsine qui lui reprochent la lenteur des réformes. Pourtant il était trop tard, et Gorbatchev ne réussit pas à corriger les failles qui minaient l'état depuis des décennies. Les problèmes économiques furent mal résolus. La privatisation des grandes entreprises se fit au bénéfice des privilégiés de la Nomenklatura et l’inflation se développa : la Perestroïka fut un échec.

Le 26 mars 1989, Gorbatchev créa une nouvelle assemblée législative : le congrès des députés du peuple dont les deux-tiers étaient des membres élus au suffrage universel, à bulletin secret, sur candidatures multiples. Les premières élections législatives révélèrent l’échec des candidats de Gorbatchev et l’émergence des réformateurs et des nationalistes. Son gouvernement apparut trop modéré pour des réformateurs, partisans d’une économie libérale, et trop réformateur pour ceux qui souhaitaient un retour au communisme.

Dislocation de l'URSS (1991)[modifier | modifier le code]

Articles détaillés : Dislocation de l'URSS et Putsch de Moscou.
Chars soviétiques T-80 sur la place Rouge durant le putsch de Moscou en 1991.

En juin 1990, Boris Eltsine, président du Soviet suprême de la RSFS de Russie déclara la souveraineté de la Russie et démissionna du Parti. En août 1991, un Putsch mené par des membres du gouvernement opposés aux réformes montra à quel point la position de Gorbatchev s'était fragilisée. Le complot échoua en partie grâce à l'intervention de Eltsine, qui confirma de ce fait sa position de chef de file des réformistes. La date du Putsch ne fut pas choisie au hasard, car c'est le 20 août que Gorbatchev devait signer un traité instaurant une nouvelle Union, appelée Union des républiques souveraines soviétiques (puis Union des républiques souveraines), réduisant notamment le rôle du KGB et de l’État centralisé, qui avaient tout à y perdre, au profit des républiques[18].

Au cours de l'automne 1991, tandis que les républiques constituantes de l'URSS proclamaient, l'une après l'autre, leur indépendance sans que Gorbatchev ait la possibilité de s'y opposer par la force, le gouvernement russe prit peu à peu l'ascendant, reprenant les fonctions auparavant assurées par l'Union. Ainsi, Gorbatchev tout en étant président de l'Union soviétique perdait rapidement prise. On disait à l'époque que l'Union soviétique se limitait aux murs du Kremlin.

En novembre 1991, le président russe Eltsine publia un décret qui interdisait les activités du Parti communiste de l'Union soviétique sur le territoire de la Fédération de Russie. Le 8 décembre 1991, lors des accords de Minsk, les chefs de la Russie, de l'Ukraine et de la Biélorussie publièrent une déclaration selon laquelle l'Union soviétique était dissoute et remplacée par la Communauté des États indépendants (CEI), une organisation sans entité juridique forte, qui ne fonctionna pas réellement, malgré un renouveau récent avec de nouvelles organisations partenaires telles que l'OTSC ou la Communauté économique eurasiatique (Eurasec).

Gorbatchev était encore président, mais sans pays, son pouvoir ne signifiait plus rien. Le 25 décembre 1991, Gorbatchev remit sa démission en tant que président de l'Union soviétique. Le jour suivant, l'Union soviétique était officiellement dissoute. La Fédération de Russie, elle-même constituée de républiques, allait désormais la remplacer, avec 14 autres républiques indépendantes, mais d'une importance moindre. La Russie hérita du siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies dont jouissait l'URSS.

Monde post-soviétique (depuis 1991)[modifier | modifier le code]

Les pays composants l'ex-URSS, très affaiblis, avaient prévu de la reformer. Sur l'initiative de l'Ukraine ou du Kazakhstan, certains projets sont nées entre 1994 et 1995 pour refaire l'Union[19]. En effet, une proposition faite en 1994 par le président kazakh Nazarbayev, envisageant la création d'une union eurasiatique, n'a jamais été envisagée sérieusement ou adoptée[20], jusqu'en 2010. À cette date, une réelle union économique et politique est annoncée pour 2015[21].

Principales entités post-soviétiques[modifier | modifier le code]

Communauté des États indépendants (1991)[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Communauté des États indépendants.

La CEI est une entité intergouvernementale composée de onze anciennes républiques soviétiques. Conformément à ses instruments constitutifs, les accords de Minsk et d'Alma-Ata, la CEI est dépourvue de personnalité juridique internationale. Pour cette raison, la collectivité des anciennes républiques soviétiques n'est pas une organisation internationale. La CEI, créée en décembre 1991, a comme membres les républiques suivantes : Arménie, Azerbaïdjan, Biélorussie, Kazakhstan, Kirghizistan, Moldavie, Ouzbékistan, Russie, Tadjikistan, Turkménistan et l'Ukraine. La Mongolie est un observateur au sein de certaines institutions communautaires. La Géorgie, elle, quitta la Communauté à la suite des événements en Ossétie du Sud (2008). Il devait s'agir d'une union dont le projet ressemble à celui de l'Union européenne, mais qui a peu avancé.

Réformes de la CEI (début des années 2000)[modifier | modifier le code]

Dans le début des années 2000, les réformes de la CEI contribuent à créer une nouvelle organisation (l'Organisation du traité de sécurité collective/OTSC) et une nouvelle communauté au sein de la CEI (la Communauté économique eurasienne/Eurasec).

  • L'Eurasec (2000), une communauté de coopération reprenant à son compte le programme socio-économique de la CEI dans le cadre de cette dernière et regroupant la Russie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Tadjikistan, le Kirghizistan et, dans une certaine mesure, l'Ouzbékistan (un État membre auto-suspendu) et « l'Arménie » (un État observateur participant activement à certains projets). Outre l'Arménie, la Moldavie et l'Ukraine sont également des observateurs au sein de la Communauté.
Union eurasatique (2015)[modifier | modifier le code]

L'Union eurasiatique (ou Union eurasienne) est une organisation supranationale fondée sur le modèle de l'Union européenne et du traité de Maastricht de 1992. Elle doit voir le jour en 2015. Englobant une union douanière et économique, elle intégrera la Russie, la Biélorussie, le Kazakhstan, participant déjà à l'union douanière depuis 2012, mais également l'Arménie. Proche du projet de l'Union des républiques souveraines imaginé par Gorbatchev en 1991, bon nombre d'observateurs, en particulier les États-Unis, mettent en garde la Russie face à une refondation de l'Union soviétique, sous une nouvelle forme[23].

Autres entités post-soviétiques[modifier | modifier le code]

Organisation de coopération centre-asiatique (1991)[modifier | modifier le code]

L’Organisation de coopération centre-asiatique (OCCA) est une organisation internationale (nommée ainsi depuis 2002), fondée initialement en 1991 regroupant le Kazakhstan, l'Ouzbékistan, le Tadjikistan, le Kirghizistan et la Russie. Cette organisation est en cours de fusion au sein de l'Eurasec.

Union de l'État fédéral de la Russie et de la Biélorussie (1996)[modifier | modifier le code]

L'Union de la Russie et de la Biélorussie est une union politico-économique de type confédéral entre les deux pays slaves (Russie et Biélorussie). La Serbie, l'Abkhazie, et l'Ossétie du Sud y ont un rôle d'observateur. C'est une des unions post-soviétiques les plus avancées.

Transnistrie[modifier | modifier le code]

La Transnistrie est un pays non reconnu, dont le territoire est moldave et limitrophe à l'Ukraine, montée en république non reconnue mais soutenue par Moscou.

Système politique[modifier | modifier le code]

Le Kremlin de Moscou, l'ancienne résidence officielle du gouvernement de l'Union soviétique.

L'URSS fut officiellement un État fédéral, basé sur le « centralisme démocratique » regroupant quinze républiques soviétiques. Le système politique, très hiérarchisé, reposait en droit sur le « Conseil des ministres » (Sovet ministrov), censé détenir le pouvoir exécutif, et le Parlement (« Soviet suprême », Verkhovny Sovet) censé détenir le pouvoir législatif.

En pratique, la séparation des pouvoirs n'était pas respectée, car un seul parti politique fut autorisé, le Parti communiste de l'URSS (PCUS), dont le Politburo concentrait tous les pouvoirs et contrôlait l'État, tous les hauts fonctionnaires étant choisis parmi les « activistes » (« permanents ») supérieurs du Parti. L'organisation qui maintenait la cohésion du Parti et son pouvoir absolu sur la société soviétique était la police politique, successivement nommée Tchéka, Guépéou, NKVD et KGB: cette organisation fit la singularité du modèle soviétique, imité dans l'ensemble du pacte de Varsovie, en République populaire de Chine, au Viêt Nam et à Cuba. Le Parti était censé exercer la « dictature du prolétariat » telle que le « marxisme-léninisme » l'avait conçue. En principe, le Parti était ouvert à tout citoyen « qui n'exploite pas le travail des autres, accepte le programme et les règles du Parti, milite dans une organisation du Parti et soutient toutes ses décisions », cependant le processus d'adhésion au parti était long, accompagné de multiples enquêtes, et finalement élitiste, mais exclusivement sur des critères de soumission à la hiérarchie.

Ainsi, dans les années 1980, 6 % des 265 millions d'habitants étaient membres du PCUS, ce qui était loin de conférer la représentativité du peuple tant affichée. Par contre, celui-ci compta quelque 200 000 fonctionnaires à plein temps, les Apparatchiki, les « hommes de l'appareil ». Ce que Voslenski a désigné par le terme populaire soviétique de Nomenklatura était composée de ces Apparatchiki, des membres de la police politique, des hauts gradés de l'armée, des chefs du Parti et de leur parentèle. L'ensemble de cette nouvelle classe sociale que Jean-François Revel a qualifiée de « bourgeoisie rouge », mais que les trotskistes préfèrent appeler bureaucratie.

La structure du Parti doublait la structure de l'État : si à chaque niveau il y avait des organes étatiques qui semblaient exercer le pouvoir, ces organes étaient contrôlés par le Parti, et donc par son responsable à chaque niveau, lequel prenait ses ordres de l'échelon supérieur, jusqu'à arriver au secrétaire général du Parti, poste rendu par Staline le plus important de toute l'Union soviétique.

Au sommet de l'État se situaient donc le « Soviet suprême », avec son organe exécutif, le Præsidium, ainsi que la Cour suprême et le Procureur de l'Union soviétique. Ces trois magistratures étant en principe sous le contrôle des deux chambres législatives. Le Conseil des ministres supervise une quantité de commissions et de services, dont le nombre et les attributions changent à intervalles, mais qui sont des organes plus importants que les ministères des Républiques.

Au sommet du Parti, le Secrétaire général, dont le titre est modeste mais le pouvoir beaucoup plus grand que celui du Président du Præsidium du Soviet suprême de l'Union soviétique dont le titre est purement honorifique, et plus grand que celui du Président du Conseil des ministres (Premier ministre) de l'URSS. Au-dessous de lui, par ordre d'autorité décroissante viennent le Politburo, le Secrétariat et le Comité central. Au-dessous encore le congrès du PCUS, puis les Comités centraux, les Secrétariats et les Conférences provinciales représentent l'échelon suivant. Un degré plus bas viennent les Comités, Secrétariats et Conférences de district. Enfin, constituant la base de la pyramide, les secrétariats, bureaux et cellules locales.

Le Parti déterminait la politique à suivre que l'État devait exécuter. La tâche des fonctionnaires du gouvernement consistait à mettre en application les décisions du Parti, c'est-à-dire du Politburo et du Comité central. Cette méthode avait un avantage : contrairement à ce qui se passa en Occident, ceux qui font la politique sont ainsi déchargés des besognes de routine. Staline a été le premier chef soviétique à cumuler les titres du Premier secrétaire du Parti et celui du président du Conseil des ministres de l'URSS. Khrouchtchev, qui lui a succédé a lui aussi cumulé les deux fonctions pendant une partie de son mandat de Secrétaire Général. Quant à Brejnev, il fut en même temps Premier secrétaire (depuis 1966, secrétaire général) du Parti et président du « Soviet suprême » de l'URSS (de 1960 à 1964 et de 1977 à 1982). En 1990, Gorbatchev sera le premier et dernier dirigeant soviétique à prendre le poste de président de l'Union soviétique.

Économie[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Économie de l'URSS.
Une récolte de coton en Arménie dans les années 1930.

À la veille de la Révolution russe, l'économie de l'Empire russe était « archaïque »[24]. La valeur de la production industrielle en 1913 représente moins de la moitié de celle de la France, un sixième de celle de l'Allemagne, ou un quatorzième de celle des États-Unis[25]. Le rendement agricole reste médiocre, la pénurie de transport paralyse toute tentative de modernisation économique[26]. Le PIB par habitant est alors inférieur à celui de la Hongrie ou de l'Espagne de l'époque, et environ un quart de celui des États-Unis[N 3]. Surtout, le pays est dominé par les capitaux étrangers, qui possèdent un tiers des actions en Russie.

L'URSS est devenue au XXe siècle une puissance économique majeure. De 1928 à 1991, le développement économique fut guidé par une série de plans quinquennaux. L’URSS devint une des trois premières productrices d'un grand nombre de produits industriels, mais restait en retard dans l'industrie légère, les biens de consommation, et l'agriculture.

L'économie soviétique était gérée par le Gosplan (« Commission de Planification d'État »), la Gosbank (« Banque d'État ») et le Gossnab (« Commission d'État pour la fourniture en matériaux et équipements »), au moyen d'indicateurs comme le Produit matériel net.

L'économie soviétique fut basée sur la propriété d’État, mais il existait quelques autres formes juridiques de propriété dites « collectives » telles que le kolkhoze (« ferme collective ») et la coopérative.

Bilan économique[modifier | modifier le code]

L'entre-deux-guerres et l'après guerre furent des périodes de croissance économique importante que certains attribuent, pour une bonne part, au mariage de la planification et du travail forcé.

Entre 1913 et 1989, le revenu par habitant est multiplié en Russie par 4,6, contre 3,3 en Grande-Bretagne, 3,8 aux États-Unis, 5,1 en France ou 5,4 en Allemagne[27].

Lorsque la croissance s'est ralentie vers les années 1960, cela fut considéré comme un phénomène provisoire. Les responsables de la planification avaient été incapables de prévoir certains problèmes économiques, et le concept même d'économie planifiée semblait difficile à mettre en œuvre dans le cadre d'une économie mondiale capitaliste et changeante, surtout que sur le plan interne, l'administration de la planification était paralysée par la bureaucratie, et que la Nomenklatura a semblé parfois être plus attachée à ses privilèges qu'au service de l’État.

De plus, la production militaire d'armement représentait une part très importante de l'industrie, freinant la production de biens de consommation. Le maréchal Nikolaï Ogarkov avait publié, à partir de 1979, une série d'articles, dans la presse officielle, qui expliquaient de façon alarmiste, que les Américains avaient une et même deux générations d'avance en électronique et en informatique, et sans possibilité de les rattraper. Dans les années 1980, l'URSS a pourtant commencé à développer le secteur de la micro-informatique et des technologies (ordinateurs de la série DVK (ru) et Élektronika-60 (ru)).

Le bilan économique en 1992 (un an après l'éclatement de l'URSS) fait état d'une inflation de 2 520 % à la suite de la déréglementation de la plupart des prix alors fixés par l'administration[28].

Bilan technologique : Réalisations majeures au service du prestige national[modifier | modifier le code]

Brise-glace à propulsion nucléaire Arktika. Seule une dépense publique sur plusieurs plans quinquennaux a permis de développer une filière industrielle pour armer de tels navires dans le Monde.

Bilan écologique : vers une dégradation de l'environnement[modifier | modifier le code]

Le gouvernement de l'URSS a entravé la formation d'une conscience écologique en interdisant les partis et les associations jusque dans les années 1980[29]. Dans les dernières années du régime stalinien, le nombre de réserves naturelles et parcs nationaux fut fortement réduit[30]. Le productivisme entraîna l'érosion et l'épuisement de nombreuses terres arables[30]. Le développement d'une industrie lourde et l'exploitation intensive et extensive des ressources naturelles ont laissé derrière eux une situation préoccupante, dont souffre encore l'actuelle Russie et les anciennes Républiques soviétiques : déforestation, régions affectées par des pluies acides, dégradation des sols, accumulation de déchets industriels, désertification, contamination radioactive (à la suite des essais nucléaires et de la catastrophe de Tchernobyl[31] survenue en 1986), pollution des lacs (le lac Baïkal a été notamment fragilisé par la construction des chemins de fer Baïkal Amour Magistral dans les années 1970-1980).

L'irrigation intensive (pour supporter l'agriculture intensive, notamment du coton) et la construction de barrages hydro-électriques est notamment responsable de l'assèchement de la mer d'Aral en Asie centrale soviétique.

Art et culture[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Culture de l'Union soviétique.

La culture de l'Union soviétique, est passée, au cours des 69 années d'existence de l'Union soviétique, par plusieurs étapes. Des personnes de diverses nationalités en provenance des quinze républiques y ont contribué, bien que la majorité d'entre eux soient des Russes. L'État soviétique a aidé les institutions culturelles, mais a effectué également une censure stricte.

Forces militaires[modifier | modifier le code]

T-34 tourelle 85 de la Grande Guerre patriotique. Une majorité était produite dans les vastes usines sidérurgiques de Magnitogorsk. Le CMI soviétique a pérennisé ses positions après-guerre.

Le bilan militaire était florissant :

  • en matière d'armement nucléaire, l'URSS a atteint et maintenu la parité avec les États-Unis, dès la fin des années 1970 ;
  • ses chercheurs et ses ingénieurs ont mis au point entre 1965 et 1976 deux fois plus d'armes et de systèmes de destruction et de protection que les États-Unis ;
  • ses forces armées totalisèrent 5 millions de combattants actifs et 25 millions de réservistes entraînés et représentait la plus vaste armée en temps de paix du XXe siècle ;
  • l'Armée soviétique était capable d'aligner 50 divisions susceptibles d'être engagées sans délai et 30 autres mobilisables dans de brefs délais ; elle fut totalement motorisée et constamment rééquipée en fonction de l'innovation technologique, en chars, canons, véhicules de transport et systèmes de communication ;
  • elle disposa de la plus grande flotte aérienne de tous les temps, de la plus grande flotte de sous-marins nucléaires du monde, et d'une flotte de navires de surface largement supérieure en tonnage à celle des États-Unis, à l'exception des porte-avions.

Le complexe militaro-industriel soviétique représentait entre 1985 et 1990 :

  • plus de 14 millions d'employés ;
  • 6 000 entreprises.

L'industrie de défense proprement dite absorbait durant les années 1970/1980 20 % du revenu national, 8 % du PIB et 47 % des dépenses publiques pour les besoins de l'Armée soviétique.

La production d’armes soviétiques était la plus importante du monde. En 1981 : 2 500 chars, 3 500 canons, 1 700 avions de combat, 750 hélicoptères, 9 sous-marins, 475 missiles balistiques (IRBM, ICBM).

Après la chute de l'URSS en 1991, c'est l'armée de la fédération de Russie qui hérita de la quasi totalité de l'équipement de l'Armée soviétique en particulier l'arsenal nucléaire et les différentes flottes.

Voir aussi : Forces armées de la fédération de Russie, VVS, Flotte maritime militaire de Russie

« Nationalités »[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Groupes ethniques d'Union soviétique.

L'URSS, par sa grandeur et donc par la variété ses régions, était un état largement multi-ethnique. Le groupe ethnique (en russe : национальность, souvent traduit par nationalité) était indiqué sur certains documents, à certaines époques.

Démographie[modifier | modifier le code]

Évolution de la démographie entre 1961 et 1991 (chiffre de la FAO, 2005). Population en milliers d'habitants.

La population soviétique a d'abord baissé aux débuts de son existence à la suite de la Première Guerre mondiale (Front de l'Est), à la révolution russe et à la guerre civile russe qui a suivi, stagnant autour de 150 millions d'habitants.

Les années 1930 furent également difficiles. Malgré les famines soviétiques de 1931-1933 ayant causé la mort de six millions de personnes, les Grandes Purges dirigées par Staline, ainsi que les victimes des goulags, qui ont fait au moins cinq millions de morts, la population était de plus de 194 millions à la veille de la Seconde Guerre mondiale (Front de l'Est).

Lors de l'après-guerre, la population a connu une diminution importante de la mortalité, qui s'est toutefois interrompue dès les années 1970. Cette diminution a permis de rattraper rapidement les déficits de naissances à la suite de la guerre, faisant passer la population de 180 millions en 1950 à 215 millions en 1960 et à plus de 240 millions en 1970.

Son augmentation continua, surtout dans les républiques musulmanes d'Asie centrale où le taux de natalité était plus élevé que dans la vieille Europe, pour atteindre, en 1989, 286 millions d'habitants. Vers la fin de la période, il existe en outre une différence notable entre une population russe et ukrainienne à croissance faible, et des peuples « allogènes » (principalement turcophones) à forte natalité.

Codes[modifier | modifier le code]

L’Union soviétique a pour codes :

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. À cause des 13 jours de décalage entre l'actuel calendrier grégorien et le calendrier julien encore suivi par les Églises orientales.
  2. La survie de l'État dépend beaucoup d'une surveillance de ses citoyens par la police politique. La Tchéka — connue ensuite sous différents noms : GPU, MVD, NKVD (Narodnyi Komissariat Vnutrennih Del), et finalement KGB en 1953 — est chargée de liquider les « poux » et autres « agents capitalistes » avec des « méthodes expéditives ». Elle est aussi chargée de la traque des dissidents, de leur expulsion du Parti et de leur jugement pour activités contre-révolutionnaires.
  3. 3 593 dollars par habitant en Russie en 1913, 13 327 aux États-Unis.

Références[modifier | modifier le code]

  1. (ru) Déclaration numéro 142-Н du Soviet des Républiques du Soviet suprême de l'Union soviétique, datant du 26 décembre 1991, établissant formellement la dissolution de l'Union soviétique comme État et sujet de droit international.
  2. Parfois écrit Union des républiques soviétistes socialistes Passeport extérieur soviétique de 1929.
  3. Boris Bajanov, Bajanov révèle Staline, 1979.
  4. Andreï Amalrik : L'Union soviétique survivra-t-elle en 1984 ? Fayard, 1970.
  5. D'après M. Gorbatchev, dans le documentaire de Stéphane Paoli, « Gorbatchev / Védrine : une histoire inédite du Mur », France 2, 5 novembre 2009.
  6. Mikhaïl Gorbatchev, Mémoires, éd. du Rocher, Paris, 1997.
  7. Ce qui est contesté par de nombreux marxistes, comme Rosa Luxemburg pour qui le régime bolchevik est « une dictature, il est vrai, non celle du prolétariat, mais celle d'une poignée de politiciens, c'est-à-dire une dictature au sens bourgeois » (La Révolution russe, septembre 1918).
  8. Cette dissolution est fortement critiquée par des marxistes comme Charles Rappoport qui écrit que « Lénine a agi comme le tsar. En chassant la Constituante, Lénine crée un vide horrible autour de lui. Il provoque une terrible guerre civile sans issue et prépare des lendemains terribles. » (La Vérité, 26 janvier 1918). Il écrit également que « la garde rouge de Lénine-Trotsky a fusillé Karl Marx. » (Le Journal du peuple, 24 janvier 1918).
  9. Lénine, « Mieux vaut moins mais mieux », 2 mars 1923.
  10. Eric Hobsbawm, L'Âge des extrêmes. Histoire du court XXe siècle, 1914-1991, Complexe, 2003, p. 508-510.
  11. Oleg Khlevniouk, Le Cercle du Kremlin, op. cit.
  12. N.de Basily, La Russie sous les Soviets : vingt ans d'expérience bolchévique, Plon, 1938.
  13. Cf. Nicolas Werth, voir L'URSS de Staline et Histoire de l'URSS.
  14. Union des républiques socialistes soviétiques : Opération Barbarossa..
  15. Entre 1941 et 1945, Washington a fourni 376 000 camions, 14 700 avions, 7 000 tanks, 52 000 jeeps et 11 000 wagons de marchandises à l'URSS : d'après Russell Buhite, Decision at Yalta, Wilmington Delaware, Scholary Resources Inc., 1986, cité dans André Kaspi, Franklin D. Roosevelt, Paris, A. Fayard,‎ 1988 (ISBN 2-213-02203-8), p. 554.
  16. Westermann Atlas zur Weltgeschichte, Braunschweig 1985.
  17. [« http://untreaty.un.org/unts/1_60000/29/1/00056013.pdf » (ArchiveWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) Accord entre le gouvernement des États-Unis et le gouvernement de l'URSS relatif à des livraisons de céréales. Signé à Moscou le 20 octobre 1975].
  18. (en) New version of Soviet Union Treaty expands republics'rights.
  19. L'URSS et la CEI depuis 1945 de Benoit Falaize.
  20. Nargiz Asadova. An interview with Prime Minister of Kazakhstan Karim Masimov. Imprimé à l'origine dans Kommersant, 4 juin 2007, p. 2. (traduction anglaise par Ferghana.ru) (en) [1].
  21. [2].
  22. Colisee.org.
  23. [3].
  24. D'après Marc Ferro, La Révolution de 1917, 1967, p. 36.
  25. René Girault et Marc Ferro, De la Russie à l’URSS, 1989.
  26. Marc Ferro, La Révolution de 1917, op. cit., p. 39.
  27. Seurot, Les Causes économiques de la fin de l’Empire soviétique, PUF, 1989.
  28. (en) Russia : Inflation.
  29. Jean Radvanyi 2004, p. 46.
  30. a et b Jean Radvanyi 2004, p. 51.
  31. (fr) Tchernobyl : l’ampleur réelle de l’accident, 07/09/2005.
  32. Statoids.com.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Michel Heller et Aleksandr Nekrich, L'Utopie au pouvoir. Histoire de l'URSS de 1917 à nos jours, Paris, Calmann-Lévy, 1982.
  • Moshe Lewin, Le siècle soviétique, Paris, Fayard/Le Monde diplomatique,‎ 2003 (ISBN 2-213-61107-6)
  • Sabine Dullin, Histoire de l'URSS, Paris, Découverte,‎ 2003, 123 p. (ISBN 2-707-14128-3)
  • Martin Malia, La Tragédie soviétique : histoire du socialisme en Russie, 1917-1991, Paris, Ed. du Seuil,‎ 1995 (ISBN 978-2-020-12904-6).
  • Hélène Carrère d'Encausse, L'Union soviétique de Lénine à Staline, Éditions Richelieu, 1972.
  • Hélène Carrère d'Encausse, L'URSS de la Révolution à la mort de Staline, 1917-1953, Seuil, 1993
  • Jean Bruhat, Histoire de l'URSS, Paris, PUF, coll. « Que sais-je ? », 1945, douzième édition 1980, 126 p.
  • Bruno Rizzi, L'U.R.S.S., collectivisme bureaucratique : la propriété de classe, Paris, Éditions Champ libre,‎ 1976 (ISBN 2-851-84069-x)
  • Boris Souvarine, Cauchemar en URSS : suivi de L'ouvrier & le paysan soviétiques, Agone Comeau & Nadeau,‎ 2001 (ISBN 2-910-84635-0)
  • Boris Souvarine, L'U.R.S.S. en 1930, présenté par Charles Jacquier, éditions Ivrea, 1997. (ISBN 2-85184-257-9)
  • Nicolas Werth, Histoire de l'Union soviétique, Paris, PUF, 1990, cinquième édition, 2001.
  • Andrea Graziosi, Histoire de l'URSS, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Nouvelle Clio »,‎ 2010 (ISBN 978-2-130-51813-6)
  • Jean Radvanyi, La nouvelle Russie, Paris, Armand Colin, coll. « U »,‎ 2004, 3e éd. (ISBN 2-200-26687-1)
  • Ante Ciliga, Dix ans au pays du mensonge déconcertant (1938), Paris, Champ Libre, 1977 (ISBN 2851840800).
  • Nicolas Werth, Histoire de l'Union soviétique de Lénine à Staline (1917-1953), Presses universitaires de France, « Que sais-je ? », 2012
  • Nicolas Werth, Histoire de l'Union soviétique de Khrouchtchev à Gorbatchev (1953-1991), Presses universitaires de France, « Que sais-je ? », 2013

Liens externes[modifier | modifier le code]