Léopold Ier de Belgique (1790-1865)

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Belgique, Léopold Ier, 5 francs, 1835 Bruxelles A/LEOPOLD PREMIER - ROI DES BELGES. Tête laurée à gauche de Léopold Ier, signature BRAEMT B.. . Couronne de chêne, au centre : 5/ FRANCS/ (date). T ...
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Léopold Ier
Léopold Ier par Winterhalter
Léopold Ier par Winterhalter
Titre
1er roi des Belges
4 juin 183110 décembre 1865
34 ans, 6 mois et 6 jours
Premier ministre Joseph Lebeau
Comte de Muelnaere
Comte d’Alviella
Chevalier de Theux de Meylandt
Jean-Baptiste Nothomb
Sylvain Van de Weyer
Charles Rogier
Henri de Brouckère
Pierre de Decker
Prédécesseur Création du titre
Érasme-Louis Surlet de Chokier (régent)
Successeur Léopold II
Biographie
Dynastie Maison de Saxe-Cobourg
Nom de naissance Leopold Georg Christian Friedrich von Sachsen-Coburg-Saalfeld
Date de naissance 16 décembre 1790
Lieu de naissance Cobourg (Bavière)
Date de décès 10 décembre 1865 (à 74 ans)
Lieu de décès Laeken (Belgique)
Sépulture crypte royale à l'église Notre-Dame de Laeken (Bruxelles)
Père François de Saxe-Cobourg-Saalfeld, duc de Saxe-Cobourg
Mère Augusta Reuss d'Ebersdorf
Conjoint Charlotte Augusta de Galles(1816-1817)
Deuxième conjoint Louise d'Orléans(1832-1850)
Enfant(s) avec le 2e conjoint Louis-Philippe
Léopold Roi des Belges
Philippe, comte de Flandre
Charlotte
Entourage Georges-Frédéric avec Arcadie Claret
Arthur avec Arcadie Claret
Religion Protestantisme
Résidence Palais royal de Bruxelles

Léopold Ier (roi des Belges)
Rois des Belges

Léopold Ier de Belgique (en néerlandais, Leopold I van België), prince de Saxe-Cobourg et Gotha, duc en Saxe, né prince Léopold Georges Christian Frédéric de Saxe-Cobourg-Saalfeld à Cobourg (en Saxe-Cobourg-Saalfeld) le 16 décembre 1790 et mort le 10 décembre 1865 au palais de Laeken (en Belgique), est un prince allemand de la maison de Saxe-Cobourg et Gotha devenu le premier roi des Belges.

Avant-dernier fils du duc souverain François de Saxe-Cobourg-Saalfeld et de sa seconde épouse la princesse Augusta Reuss d’Ebersdorf, il est élu premier souverain belge le 4 juin 1831 et prête serment le 21 juillet 1831 date devenant celle de la fête nationale belge[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Colonel de l'armée russe[modifier | modifier le code]

La tsarine Catherine II de Russie, cherchant à accroître l'influence de son empire en Europe, marie ses descendants à des princesses issues de dynasties régnant dans le centre (voire le sud) du Saint-Empire. Son fils unique a convolé en premières noces avec une princesse de Hesse puis avec une princesse de Wurtemberg. De même, elle marie, dès 1793, Alexandre, l'aîné de ses petit-fils, qu'elle souhaite voir lui succéder, à une princesse de Bade. Le second, Constantin de Russie, successeur potentiel de son frère qui n'a pas d'enfant, épouse, en 1796, Julienne de Saxe-Cobourg-Saalfeld. La tsarine Catherine II meurt quelques mois plus tard.

Proche parent des Romanov, à 5 ans, le jeune Léopold est nommé colonel du Régiment Izmaïlovski en Russie, et, à 12 ans, il devient général.

En 1806, il séjourne brièvement à la cour de Napoléon Ier, après la conquête du duché de Saxe-Cobourg-Saalfeld par les troupes napoléoniennes. L'adolescent refuse le grade d'adjudant offert par l'empereur des Français et se rend dans la Russie d'Alexandre Ier.

En 1808, il accompagne Alexandre Ier, pendant sa rencontre avec Napoléon, à Erfurt. Bien que sans aucune expérience militaire, il se voit confier par son beau-frère, le Grand-duc Constantin, tous les escadrons de cavalerie disponibles au combat de Kulm où il montrera sa valeur et sa bravoure, chargeant les troupes françaises clouées sur place à la tête de ses troupes.

Le soir du combat, il est décoré de la Croix de Saint-Georges. Il participe ainsi, en tant que colonel d'un régiment de cavalerie russe, aux campagnes de 1807, 1808, 1813 et aux batailles de Lützen, Bautzen et Leipzig contre les troupes françaises en 1814. Ces batailles lui valent le titre de général de division de l'Armée russe.

Vers septembre ou octobre 1813, alors qu'il est en campagne, il est reçu franc-maçon par Rodolphe-Abraham Schiferli, Chevalier Rose-Croix du Chapitre de la Loge Zur Hoffnung, de Berne, alors appartenant au Grand Orient de France et aujourd'hui à la Grande Loge suisse Alpina. Il est élevé à la Maîtrise le 9 décembre de la même année et il est fait membre d'honneur de la loge[2].

Il est nommé à plusieurs décorations militaires russes : ordre de Saint-André, ordre d'Alexandre Newsky, ordre de Sainte-Anne, ordre de Saint George-IV, Croix de Malte, Croix de Kulm, médaille de l'an 1812.

Histoires de famille[modifier | modifier le code]

La paix revenue et scellée par le Congrès de Vienne, il épouse, le 2 mai 1816, la princesse de Galles, Charlotte-Augusta, le seul enfant légitime du prince régent, le futur George IV du Royaume-Uni et, à terme, héritière du trône de Grande-Bretagne et d'Irlande. Il en sera profondément épris. Cependant, après avoir donné naissance à un fils mort-né, le 5 novembre, la princesse meurt le 6 novembre 1817 à l'âge de 21 ans. Le prince en restera toute sa vie inconsolable, ce qui ne l'empêcha pas d'avoir des maîtresses, entre autres l'actrice Karoline Bauer, qui affirma, dans des mémoires posthumes parues en 1881, qu'elle avait secrètement épousé le prince, avec très peu de preuves. C'est peu probable.

Le duc, qui n'a plus de fonction officielle (voire de raison d'être) à la cour du Royaume-Uni, demeure néanmoins au Royaume-Uni et continue de toucher les pensions versées par le gouvernement britannique (au grand dam de ce dernier).

Il aide ensuite des membres de sa parenté dans leur ascension vers les différents trônes européens. Dès 1818, il remarie sa sœur Victoria, veuve depuis quatre ans du prince de Linange (Leiningen), au duc de Kent, frère cadet du Prince-Régent. Il devient ainsi un des principaux conseillers de sa nièce, la future reine Victoria.

Néanmoins, le gouvernement britannique trouve qu'un tel hôte coûte cher et a peu d'utilité pour son empire. Le prince Léopold sera amené à quitter le sol britannique.

Élu roi des Belges[modifier | modifier le code]

Leopold I, King of the Belgians.JPG

Il refuse en 1830 la couronne de Grèce, pays qu'il juge trop instable et trop éloigné du centre de l'Europe[3]. En Belgique, le Congrès national a proclamé l'indépendance, le 4 octobre 1830, lors de la révolution belge contre les Pays-Bas. Le congrès élit d'abord roi des Belges Louis d'Orléans (1814-1896), duc de Nemours, deuxième fils de Louis-Philippe Ier (ce dernier vient d'être élu roi des Français par le Parlement), mais Louis-Philippe refuse le titre au nom de son fils de peur de déclencher une guerre européenne dans laquelle la France serait isolée.

Le Congrès belge propose alors à Léopold de devenir roi des Belges, qui le connait pour son passé militaire (il s'est battu contre Napoléon). Il accepte à la condition que soient réglées les frontières et les dettes de la Belgique. Il obtient de la conférence de Londres le traité des XVIII articles, accepté par le congrès le 9 juillet 1831. Roi officiellement depuis le 26 juin 1831, c'est le 21 juillet suivant qu'il prête serment sur les marches de l'église Saint-Jacques-sur-Coudenberg de Bruxelles.

La résistance[modifier | modifier le code]

Le 2 août 1831, alors qu'il effectue sa Joyeuse Entrée à Liège, il apprend que les Pays-Bas reprennent la guerre contre la Belgique. Léopold fait appel à Joseph Lebeau pour demander l'aide de Paris et de Londres, la constitution lui interdisant de faire appel à des forces étrangères sans l'autorisation du Parlement (qui n'est alors pas encore élu).

Il défend en personne la route de Bruxelles. L'armée belge est repoussée par une armée néerlandaise, qui la surclasse par sa puissance de feu due notamment à l'artillerie. Cependant, devant l'arrivée des Français, les Néerlandais se retirent. Pour défendre son nouveau titre royal, et en gratitude à la France, il épousera la fille de Louis-Philippe, Louise d'Orléans.

Ce n'est qu'en 1839 que l'indépendance belge sera définitivement garantie grâce à la ratification par les Pays-Bas du traité des XXIV articles, qui établit l'indépendance du nouveau royaume belge, tant face aux Pays-Bas que face à la France.

Une seconde famille[modifier | modifier le code]

 Léopold 1er et sa famille.
Léopold  Ier et sa famille.
Jeton commémorant le mariage de Léopold Ier avec Louise d'Orléans à Compiègne

Le 9 août 1832, il épouse Louise d'Orléans, la fille du roi des Français Louis-Philippe Ier qui lui donnera quatre enfants :


Arcadie et les barons von Eppinghoven[modifier | modifier le code]

Arcadie Claret

Le roi a eu deux autres fils avec sa maîtresse Arcadie Claret de Viescourt, épouse Meyer (1826-1897) : Georges-Frédéric (1849-1904) et Arthur (1852-1940), barons von Eppinghoven.

Ce titre nobiliaire leur fut accordé conjointement à leur mère en 1862-1863 par le duc Ernest II de Saxe-Cobourg-Gotha à la demande de son oncle, le roi Léopold, le gouvernement belge refusant son agrément à un titre en Belgique pour Arcadie.

La famille est toujours représentée.


Le règne de Léopold[modifier | modifier le code]

Léopold  Ier par Winterhalter - 1840

À l'extérieur, Léopold sait se servir de ses relations familiales pour protéger le jeune royaume de Belgique face aux ambitions françaises, notamment des menaces d'annexion sous le règne de Napoléon III. Il aide à maintenir la paix en Europe, notamment en restant neutre pendant les événements français de février 1848. Il arrange le mariage de ses neveux et nièces :

  • en 1836 Ferdinand épouse la reine Marie II de Portugal ;
  • en 1840 Albert épouse sa cousine la reine Victoria du Royaume-Uni ; il allie également la famille de Saxe-Cobourg avec sa belle-famille d'Orléans ;
  • en 1843 Auguste épouse Clémentine d'Orléans, sœur de la reine Louise-Marie et devient le beau-frère de son oncle ;
  • en 1846 Léopold, son neveu, frère d'Auguste et de Ferdinand, manque d'épouser la reine Isabelle II d'Espagne ;
  • en 1853 et 1857 ses enfants Léopold et Charlotte s'allient à la plus prestigieuse des Maisons, les Habsbourg-Lorraine, anciens souverains de la Belgique et du Saint-Empire. Charlotte sera impératrice du Mexique aux côtés de l'empereur Maximilien. Celui-ci sera fusillé par les Mexicains après l'échec de l'intervention militaire française, belge, espagnole et anglaise et Charlotte finira ses jours retraitée dans le château de Bouchout, près de Bruxelles.

Cependant, la reine Victoria, dont la famille est alliée à la famille royale belge, continuera cette politique matrimoniale, méritant à la génération suivante le qualificatif de « Grand-mère de l'Europe ».

Dans le royaume, le roi Léopold aide à l'ouverture de la première ligne de chemin de fer en Europe continentale : le premier train belge roule entre Bruxelles et Malines le 5 mai 1835. Il est le sujet du premier timbre postal de Belgique, surnommé les Épaulettes.

Il échoue à faire passer des lois pour réguler le travail des enfants et des femmes.

Il tente quelques essais de colonisation vers l'Amérique du Sud et envoie un contingent militaire belge aux côtés des troupes françaises de l'expédition du Mexique, sa fille Charlotte de Belgique étant devenue impératrice du Mexique aux côtés de son époux Maximilien de Habsbourg qui se heurte à l'opposition armée des républicains mexicains.

Décédé le 10 décembre 1865 à Bruxelles au Château de Laeken, il est inhumé dans la crypte royale à l'église Notre-Dame de Laeken (Bruxelles).

Décorations[modifier | modifier le code]

Statue équestre de Léopold  Ier à Ostende

Grand maître de l’Ordre de Léopold décoré de :

Monuments[modifier | modifier le code]

Monument Léopold Ier du parc de Laeken.

Titulature[modifier | modifier le code]

Titres et honneurs
Léopold Ier, roi des Belges

Description de l'image Coat of Arms of the King of the Belgians (1830-1880).svg.
Prédicat Sa Majesté
Style oral Votre Majesté
Style alternatif Sire
  • 16 décembre 1790 — 12 novembre 1826 : Son Altesse le prince Léopold de Saxe-Cobourg-Saalfeld, duc en Saxe
  • 12 novembre 1826 — 4 juin 1831 : Son Altesse le prince Léopold de Saxe-Cobourg et Gotha, duc en Saxe
  • 4 juin 1831 — 10 décembre 1865 : Sa Majesté le roi des Belges

Ascendance[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Depuis le 27 mai 1890. Auparavant, de 1831 jusqu’en 1880, les jours de fête nationale étaient du 23 au 26 septembre.
  2. Jean van Win, Un roi franc-maçon: Léopold Ier de Belgique, Marcinelle, 2007, p. 20-34.
  3. Les Docs de l'été, émission du 04 juillet 2013 sur La Première en radio

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • J. L. Thonissen, La Belgique sous le règne de Leopold Ier, 3 Vol., Louvain, 1861.
  • Theodore Juste, Léopold Ier, roi des Belges, 2 vol., Bruxelles, 1868.
  • Erich von Stockmar, Denkwürdigkeiten aus den Papieren des Freihern Christian Friedrich von Stockmar, Brunswick, 1872.
  • Saint-René Taillandier, Le roi Léopold et la reine Victoria. Récits d'histoire contemporaine, Paris, 1878.
  • C. Buffin, La jeunesse de Léopold Ier, Bruxelles, 1914
  • E. C. Corti & C. Buffin, Léopold Ier, oracle politique de l'Europe, Bruxelles, 1927.
  • Louis de Lichtervelde, Léopold Ier et la formation de la Belgique contemporaine, Bruxelles, 1929
  • Hippolyte d'Ursel, La cour de Belgique et la cour de France de 1832 à 1850, Paris, 1933.
  • Carlo Bronne, Leopold Ier et son Temps, Bruxelles, 1942.
  • Carlo Bronne, Jules Van Praet, Ministre de la Maison du Roi, Bruxelles, 1943
  • Carlo Bronne, Lettres de Léopold Ier, Bruxelles, 1943.
  • A. Simon, Lorsque mourut Léopold Ier, in: Revue Générale Belge, 1947.
  • A. Simon, La politique religieuse de Léopold Ier, Bruxelles, 1853.
  • L. de Guchteneere, Léopold Ier et la démocratie, Louvain, 1955.
  • A. Simon, Léopold Ier et les partis en Belgique, 1961.
  • A. Simon, Léopold Ier, Bruxelles, 1963.
  • Theo Luykx, Politieke geschiedenis van België, Bruxelles, 1964.
  • P. Vermeir, Leopold I. Mens, Vorst, Diplomaat, Termonde, Tome I, 1965 - Tome II, 1967.
  • Theo Aronson, De Coburgs van België, geschiedenis van een vorstenhuis, Diogenes, 1970.
  • Ph. Cooper, The story of Claremont, Londres, 1979
  • J. de Launay, Léopold Ier, Bruxelles, 1982
  • Jean Stengers, Les rois des Belges. Pouvoir et influence de 1831 à nos jours, Bruxelles - Louvain, 1992
  • Gerty Colin, Rois et reines de Belgique, 1993.
  • Alphonse Vandenpeerebom, La fin d'un règne. Notes et souvenirs, Gand, 1994.
  • Rita von Wangenheim, Baron Stockmar. Eine coburgisch-englische Geschichte, Cobourg 1996.
  • Gustaaf Janssens & Jean Strengers (dir.), Nouveaux regards sur Léopold Ier et Léopold II, Fonds d'Archives Goffinet, Fondation Roi Baudouin, Bruxelles, 1997.
  • Gilbert Kirschen, Léopold avant Léopold Ier, Bruxelles, 1998, (ISBN 2-87106-200-5)
  • Henriette Claessens, Leven en liefdes van Leopold I, Lannoo, Tielt, 2002.
  • Marleen Boden, De opvoeding van Belgische prinsen en prinsessen in de negentiende eeuw, licentiaatsverhandeling, Katholieke Universiteit Leuven, 2001
  • Olivier Defrance, Léopold Ier et le clan Cobourg, Éditions Racine, Bruxelles, 2004 (ISBN 978-2-87386-335-7)
  • Jean van Win Léopold Ier, le roi franc-maçon, Labor Cortext, 2006 (ISBN 9782804024581).
  • Frédéric Marchesani, Léopold Ier, roi diplomate (1850-1865), Éditions Luc Pire, Bruxelles, 2007 (ISBN 978-2-87415-852-0)
  • Gita Deneckere, Leopold I. De eerste koning van Europa, De Bezige Bij, Antwerpen, 2011
  • Hugh Robert Boudin, "Léopold, fondateur de la dynastie belge", dans : Dictionnaire historique du protestantisme et de l'anglicanisme en Belgique du 16e siècle à nos jours, Arquennes, 2014.

Annexes[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]