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  Empire russe (1720-1917)from the Wikipedia Read original article
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Empire russe
Российская империя (ru)

17211917

Drapeau
Drapeau
Blason
Armoiries

Devise : Съ нами Богъ !
(« Dieu est avec nous ! »)

Hymne : Molitva russkikh (de 1816 à 1833)
Hymne des tsars (de 1833 à 1917)

Description de cette image, également commentée ci-après

Étendue de l'Empire russe en 1914

Informations générales
Statut Autocratie
Capitale Saint-Pétersbourg
Langue Russe
langues régionales : polonais, suédois, finnois, moldave, arménien, langues du Caucase, langues turques
Langue secondaire : français
Religion Christianisme orthodoxe
Monnaie Rouble
Démographie
Population 181 537 800 hab. (1916)
Superficie
Superficie ~21 800 000 km2 (1916)
Histoire et événements
7 mai 1682 (CG)
27 avril 1682 (CJ)
Intronisation de Pierre Ier
22 octobre 1721 (CG)
11 octobre 1721 (CJ)
Proclamation de l'Empire
26 décembre 1825 (CG)
14 décembre 1825 (CJ)
Insurrection décabriste
3 mars 1861 (CG)
19 février 1861 (CJ)
Abolition du servage
Janvier-décembre 1905 Révolution de 1905
23 avril 1906 Constitution
15 mars 1917 (CG)
2 mars 1917 (CJ)
Révolution de Février
14 septembre 1917 (CG)
1er septembre 1917 (CJ)
Proclamation de la République russe
7 novembre 1917 (CG)
25 octobre 1917 (CJ)
coup d'état bolchévik
Tsar de Russie
Premier empereur
1721 - 1725

Pierre Ier
Avant-dernier empereur
1894 - 1917

Nicolas II
Dernier empereur
1917 - 1917
Michel II



Douma d'État de l'Empire russe

L'Empire russe utilisa le calendrier julien (CJ) jusqu'à sa chute ; les dates indiquées ci-dessus sont données à la fois dans ce calendrier et le calendrier grégorien (CG)

L'Empire russe (officiellement appelé Rossiïskaïa Imperia, nom également traduit par « Empire de Russie »), est l'État russe de 1721, sous le règne de Pierre le Grand, à la déposition de Nicolas II, en fait, de son frère Michel Alexandrovitch (Michel II) en faveur duquel il avait abdiqué, dernier empereur au début de la Révolution de 1917. Sa capitale était Saint-Pétersbourg (russifié en Petrograd, en raison de sa consonance allemande, au début de la Première Guerre mondiale).

À la fin du XIXe siècle, la taille de l'empire était d'environ 21 800 000 kilomètres carrés (presque 1/6e des terres émergées du globe), et seul l'Empire britannique pouvait rivaliser avec cette immensité. En plus des territoires de l'actuelle Fédération de Russie, la Russie comptait les provinces baltes, la majeure partie de l'Ukraine, la Biélorussie, une partie de la Pologne, la Moldavie orientale (actuelle République de Moldavie), le Caucase, le grand-duché de Finlande et une partie importante de l'Asie centrale, sans compter la colonisation russe des Amériques essentiellement l'Alaska, vendue aux États-Unis en 1867, et la ville fortifiée de Port-Arthur, louée à bail par la Chine en 1894.

En 1914, l'Empire russe se subdivisait en 81 goubernias (« gouvernements » ou « gouvernorats ») et 20 oblasts (« régions »). Les vassaux et les protectorats de la Russie comptaient le khanat de Boukhara, le khanat de Khiva et, après 1914, Touva. En supplément de la Russie elle-même, l'Empire comprenait le Royaume de Pologne (1815-1915), placé sous le patronage de la Russie par le Congrès de Vienne, et le grand-duché de Finlande (1809-1917).

Selon le recensement de 1897, l'Empire comptait à cette date environ 128,2 millions d'habitants, dont plus de 70% (93,4 millions) vivaient en Russie d'Europe. Plus de cent groupes ethniques différents vivaient dans le territoire de l'Empire (les Russes représentant 45 % de la population). L'Empire russe n'était pas un État-nation mais une entité multi-ethnique[1] intégrant une diversité de peuples en son sein dès ses origines[2].

Il s'agissait du pays le plus peuplé du monde occidental (68 millions d'habitants dans l'Empire allemand, 95 millions aux États-Unis) avec une croissance démographique forte. En effet, au recensement de 1913, on comptait 159 millions d'habitants.

L'Empire russe était une autocratie dirigée par un empereur, appelé le plus souvent Gosoudar (« souverain »), ou tsar dans les campagnes. Mais sa dénomination officielle est imperator. Il est issu de la dynastie des Romanov. Le christianisme orthodoxe était la religion officielle de l'Empire et était contrôlé par le souverain au travers du Saint-Synode. Les sujets de l'Empire étaient séparés en ordres (classes) comme le dvorianstvo[Note 1] (la « noblesse »), le clergé, les marchands (répartis en plusieurs guildes), le mechtchantsvo (« petits commerçants » ou artisans), les cosaques, et les paysans (libres, d'État, ou de la noblesse).

Histoire[modifier | modifier le code]

XVIIIe siècle[modifier | modifier le code]

Au cours du XVIIIe siècle, Pierre le Grand (1682-1725), après une longue guerre avec la Suède, obtient un accès à la mer Baltique. Il fait construire Saint-Pétersbourg qui devient à compter de 1712 la nouvelle capitale, symbolisant ainsi l'ouverture du pays vers l'Europe. Une puissante industrie métallurgique, la première d'Occident à l'époque, est édifiée dans l'Oural et permet de soutenir l'effort de guerre. Le 2 novembre 1721, Pierre prend le titre d'« Empereur de toutes les Russies », qui remplaça le traditionnel titre de tsar qui lui était jusque-là accordé. Catherine II de Russie (1762-1796), autocrate éclairée, achève la conquête des steppes situées au bord de la mer Noire après avoir défait l'Empire ottoman et le khanat de Crimée et repousse vers l'ouest les frontières de l'empire russe grâce au partage de la Pologne. L'actuelle Ukraine et la Russie blanche (Biélorussie) sont désormais entièrement en territoire russe. Durant toute cette période, les cosaques occupent progressivement la Sibérie et atteignent l'océan Pacifique en 1640. Irkoutsk au bord du lac Baïkal est fondé en 1632, la région du détroit de Béring et l'Alaska sont explorés dans les années 1740.

Un code édicté en 1649 lie désormais le paysan et ses descendants à la terre et à son propriétaire généralisant le servage, à contre-sens de l'évolution du statut du paysan en Europe occidentale. En contrepartie, les propriétaires terriens sont astreints à servir leur souverain. Catherine II confirme et renforce ces dispositions. Le mécontentement des paysans et d'une classe naissante d'ouvriers, exploités par leurs propriétaires et lourdement taxés par la fiscalité d'un État en pleine croissance déclenchent au XVIIe et XVIIIe siècles de nombreuses révoltes paysannes dont la plus importante, menée par le cosaque Pougatchev, parvient à menacer le trône avant d'être écrasée (1773). L'Église à l'époque joue un rôle essentiel dans la société russe et les monastères dont dotés par les tzars et par les grands boyards d'immenses domaines comprenant terres agricoles, forêts, moulins, mines...

Pierre le Grand puis Catherine II font venir un grand nombre de colons allemands (par exemple les Allemands de la Volga) d'artisans et de savants occidentaux souvent allemands, pour moderniser le pays, édifier des industries et jeter les fondements des établissements d'enseignement et de diffusion du savoir. Les bases de la langue littéraire russe sont définies par Mikhaïl Lomonossov. Les premiers journaux sont publiés à cette époque. La noblesse russe s'occidentalise, surtout sous l'influence de la philosophie allemande et de la langue française, parlée par la noblesse, et certains de ses membres s'enthousiasmeront pour les idées des Lumières, et parfois même de la Révolution française.

Première moitié du XIXe siècle[modifier | modifier le code]

L'empire russe joue un rôle décisif durant les guerres napoléoniennes, qui la transforment en puissance européenne de premier plan. Animé comme tous les souverains européens par une idéologie conservatrice, hostile aux idées de la Révolution française, l'empereur participe à deux coalitions contre Napoléon Ier et essuie des défaites coûteuses. Alexandre Ier choisit alors par renversement d'alliance le camp du Premier Empire lors du traité de paix de Tilsitt et l'entrevue des deux empereurs, mais la paix ne dure que cinq ans (1807-1812). Il profite de cette pause pour attaquer la Suède et lui ôter sa province de Finlande, donnant ainsi naissance au grand-duché de Finlande. En 1812, les hostilités reprennent. Lors de la campagne de Russie, la Grande Armée de Napoléon parvient au prix de combats acharnés à s'emparer de Moscou, mais doit en repartir chassée par l'incendie de la ville. Les armées russes harcèlent alors un ennemi décimé par la faim et le froid et, en 1814, elles occupent Paris, avec l'armée prussienne. Alexandre joue un rôle majeur dans la Sainte-Alliance qui veut gérer le destin de l'Europe post-napoléonienne : il s'oppose à la reconstitution de l'État polonais et envoie des troupes à la demande de l'empereur d'Autriche après les soulèvements de 1848. Elles stationnent en Hongrie sans intervenir (1849), au contraire des troupes autrichiennes. Les grandes puissances européennes sont la Russie, l'Autriche et la Prusse. La France est marginalisée et l'Angleterre occupée par ses conquêtes coloniales.

Expansion de l'Empire vers le sud[modifier | modifier le code]

L'empire russe en 1866 ; en vert clair les territoires sous influence.

L'empire russe poursuit, sous son règne et celui de ses successeurs, son expansion dans le Caucase et vers les bouches du Danube, au détriment des empires perse et ottoman. La Géorgie rejoint volontairement l'empire en 1801. La partie orientale de la principauté de Moldavie (vassale de l'Empire ottoman) est annexée en 1812 et forme la goubernia de Bessarabie. L'Arménie, le Daghestan et une partie de l'Azerbaïdjan sont annexés en 1813 au terme d'un conflit de quatre ans avec l'empire perse. Au décès d'Alexandre (1825), des officiers réformistes, les décembristes, se soulèvent en vain pour demander une réforme de la monarchie dans un sens constitutionnel. Cette tentative de soulèvement d'officiers issus de l'aristocratie va servir aussi de modèle à de nombreux intellectuels russes au cours du siècle suivant, inspirés par la philosophie de Hegel ou de Kropotkine. En 1829 l'Empire russe se fait céder par l'Empire ottoman les Bouches du Danube, ce qui marque le début du processus d'indépendance des populations chrétiennes de la région. Nicolas Ier bénéficie d'une bonne croissance économique, mais renforce l'appareil répressif. Il écrase violemment un soulèvement armé de la Pologne (1831). Le déclin de l'empire ottoman, qui attise les convoitises des puissances européennes, est à l'origine d'un conflit entre la Russie et les autres puissances européennes, Grande-Bretagne en tête, et France qui revient en scène : la Guerre de Crimée. Défait à Sébastopol (1856), Alexandre II, le successeur de Nicolas, doit céder le sud de la Bessarabie avec les Bouches du Danube, et perd les droits de passage entre la mer Noire et la Méditerranée. Un dernier conflit victorieux avec l'Empire ottoman (1878) lui permet de retrouver un accès au Danube et parachève la conquête du Caucase. La Russie obtient aussi la création dans les Balkans d'un royaume de Bulgarie, et la reconnaissance par les Ottomans de l'indépendance de la Serbie et de la Roumanie. Cet accroissement d'influence ravive l'hostilité de la Grande-Bretagne (Le Grand Jeu) et provoque la méfiance de l'Autriche-Hongrie, qui craignait le réveil des Slaves du sud dans ses territoires, et qui elle-même s'étendait dans les Balkans.

De nombreuses jacqueries contre l'aristocratie terrienne endettée et attachée de ce fait au système du servage, ont lieu durant cette période. L'industrie se développe surtout dans les mines et le textile mais reste très en retrait par rapport au Royaume-Uni et à l'Allemagne (environ 600 000 ouvriers vers 1860). Une nouvelle classe de commerçants et de petits industriels - souvent d'anciens serfs libérés par rachat - apparaît, mais ses effectifs sont relativement peu nombreux.

L'enseignement se répand dans les classes les plus aisées et de nombreuses écoles supérieures sont fondées. La littérature russe connaît son « Âge d'or »[Note 2] avec des écrivains majeurs comme Alexandre Pouchkine, Nicolas Gogol ou Ivan Tourgueniev, etc., qui témoignent des tourments de la société russe. Cet essor culturel s'étend également à l'architecture et à la musique (Mikhaïl Glinka).

Tentatives de réforme[modifier | modifier le code]

Alexandre II tente de tirer les leçons de la défaite de la guerre de Crimée. Le pays, qui s'étend désormais sur 12,5 millions de km² et compte 60 millions d'habitants, est handicapé par son fonctionnement archaïque. Des réformes structurelles sont mises en train par l'empereur : la mesure la plus importante est l'abolition du servage (1861) qui inclut l'attribution à l'ancien serf d'une terre, souvent trop petite pour le nourrir, au prix d'un endettement à long terme vis-à-vis de l'État. Des conseils locaux, – les zemstvos – sont créés à compter de 1864 : dotés de pouvoir leur permettant de gérer les affaires locales et de construire routes, écoles et hôpitaux, ils peuvent lever des impôts pour les financer. Ce type de structure est étendu par la suite aux villes (douma urbaine). Enfin le code juridique introduit les procédures d'accusation et de défense et crée une justice indépendante du pouvoir jusqu'à l'échelon du district. Les réformes vont cependant attiser la violence de groupes d'intellectuels nihilistes. Alexandre II finit par être assassiné par le groupe terroriste Narodnaïa Volia en mars 1881.

Sous son règne, l'empire a poursuivi son expansion coloniale en Asie centrale : après l'annexion des terres des kazakhs achevée en 1847, les trois khanats du territoire ouzbek (Kokand, Boukhara et Khiva) sont conquis au cours des trois décennies suivantes puis annexés ou placés sous protectorat (1876). Cette avancée place les limites de l'Empire russe aux portes de l'Empire britannique aux Indes qui poursuivait aussi son expansion à l'est plus au sud. La tension (Grand Jeu) entre les deux pays va rester très vive jusqu'à ce qu'un accord soit trouvé en 1907 (convention anglo-russe). La Pologne se soulève sans succès en 1863. Au sud-est, l'empire tire profit en 1876 de l'insurrection bosniaque, qui se termine par une attaque contre l'empire ottoman[3]. Ce conflit inquiète cependant les investisseurs car la Turquie, malgré sa défaite, refuse de signer le protocole élaboré à Londres par les grandes puissances : en un mois, l'emprunt public français de référence perd quatre point, l'italien six points et le russe dix points[3].

Industrialisation[modifier | modifier le code]

Alexandre III, qui monte sur le trône au printemps 1881, mène une politique de contre-réformes. Les dispositions autoritaires sont maintenues, voire renforcées : les partis politiques et les syndicats sont interdits, le droit de circulation est limité, la presse est censurée. Sur le plan économique l'industrie se développe rapidement grâce, entre autres, aux investissements étrangers et à la construction d'un réseau ferroviaire qui atteint 30 000 km en 1890. De nouvelles régions s'industrialisent (Ukraine) tandis que certaines renforcent leur caractère industriel comme la région de Saint-Pétersbourg et surtout celle de Moscou. Mais la main-d'œuvre abondante dégagée par l'abolition du servage et la croissance démographique ne trouve pas entièrement à s'employer dans l'industrie (3 millions d'ouvriers en 1913). De nombreux paysans viennent coloniser les terres vierges de l'empire situées dans le Sud et l'Est (vallée inférieure de la Volga, Oural, Sibérie) de l'empire. Le Transsibérien, dont un premier tronçon est réalisé entre 1891 et 1901 pour désenclaver les immenses territoires de la Sibérie, facilite cette migration, tandis que parallèlement à l'Alliance franco-russe le financement de l'industrialisation se fait principalement par les emprunts russes venus surtout de France. L'agriculture a toujours un poids écrasant : en 1897 la Russie compte 97 millions de paysans pour une population totale de 127[réf. nécessaire] millions d'habitants. Ceux-ci ne possèdent généralement pas les terres qu'ils cultivent (25 % seront propriétaires en 1914). Le taux d'alphabétisation est très faible et la mortalité infantile est élevée (environ 180 pour 1000). L'excédent démographique est absorbé par les villes dont le nombre croît rapidement : à la veille de la Première Guerre mondiale, la population citadine dépasse les 25 millions d'habitants. La Russie continue d'accroître son aire d'influence : en Chine et en Corée elle se heurte aux intérêts japonais. La guerre russo-japonaise qui s'ensuit se termine par une défaite complète (1905 à la bataille de Tsushima) : la modernisation du Japon a été sous-estimée et l'éloignement du champ de bataille a créé d'énormes contraintes logistiques.

Voici les budgets russe et japonais en 1903/1904, avant l'entrée en guerre, établis en francs au cours de 2 fr. 67 pour le rouble et de 2 fr. 55 pour le yen[4] :

Recettes ordinaires (millions de francs) Dépenses ordinaires (millions de francs)
Russie Japon Russie Japon
Contributions directes 360 156 Maison impériale (liste civile) 43 8
Contributions indirectes 1 124 247 Affaires étrangères 16 5
Droits et taxes 277 35 Intérieur 307 28
Droits régaliens 3 073 135 Finances 993 48
Divers 451 18 Dette publique 772 107
Total 5 285 591 Armée 964
Extraordinaires 531 51 Marine 304 56
Total général 5 816 642 Justice 136 28
Instruction publique 117 13
Agriculture et commerce 133 8
Communications 1 263 56
Divers 202 «
Total 5 250 454
Extraordinaires 566 168
Total général 5 816 622

La révolution de 1905[modifier | modifier le code]

Cette guerre déclenche le premier soulèvement généralisé de la population russe contre le régime. La révolution de 1905, urbaine à l'origine, est aussi un mouvement paysan qui touche essentiellement la région des terres noires et des côtes de la Baltique. La loyauté des forces armées va sauver le régime. Nicolas II, qui est monté sur le trône en 1894, est obligé de donner des gages d'ouverture. Une assemblée (Douma d'État de l'Empire russe) élue est dotée de pouvoirs législatifs. Mais les élections de deux doumas successives donnent une large majorité à l'opposition. La loi électorale est alors modifiée pour obtenir une chambre des députés favorable au pouvoir.

Première Guerre mondiale et révolution russe[modifier | modifier le code]

Drapeau de l'Empire russe à usage privé entre 1914 et 1917.

La Russie entre en guerre contre l'Empire allemand et l'Empire austro-hongrois dès août 1914 pour venir en aide à la Serbie, son alliée ; et aussi parce qu'elle fait partie de la Triple-Entente. L'Empire russe déclenche sur le front de l'Est une offensive en Pologne orientale mais est sévèrement battue. Les troupes russes doivent abandonner la Pologne, puis une grande partie des pays baltes, qui sont occupés durant les trois années qui vont suivre.

Début 1917 éclate la Révolution de février, une série de mouvements sociaux, suscités par le poids de la guerre sur l'économie, les pertes sur un front réduit à une stratégie défensive, l'instabilité des dirigeants et la défiance vis-à-vis du tsar. Le refus des troupes de réprimer les manifestations et la lassitude des classes dirigeantes obligent l'empereur Nicolas II à abdiquer.

Un gouvernement provisoire est alors constitué, présidé successivement par le prince Gueorgui Lvov et par Alexandre Kerensky, qui finit par proclamer la République russe le 14 septembre 1917. Tout en esquissant des réformes, celui-ci tente malgré tout de respecter les engagements de la Russie vis-à-vis de ses alliés en poursuivant une guerre très impopulaire.

L'impopularité de cette dernière mesure est exploitée par les bolcheviks qui, le 20 novembre (7 novembre) 1917, renversent le gouvernement à Pétrograd par les armes au cours de la révolution d'Octobre. Le Conseil des commissaires du peuple dirigeant la nouvelle République socialiste fédérative soviétique de Russie, mènera les négociations de paix séparée avec les Allemands jusqu'à la signature du Traité de Brest-Litovsk, le 3 mars 1918.

Géographie[modifier | modifier le code]

Extension de l'Empire[modifier | modifier le code]

Administration territoriale[modifier | modifier le code]

La Russie était divisée en :

  • 81 gouvernements, les goubernias. Ils auront jusqu'au XIXe siècle une large autonomie[5].
  • 20 oblast, qui sont en général les régions les plus proches mais aussi les régions où vivent les cosaques, pour celle du Don la dépendance se faisait directement à travers le Ministre de la guerre ;
  • un okroug, Sakhaline.

Il y avait aussi les états-vassaux et les protectorats comme l'émirat de Boukhara et les khanats de Kokand, Khiva et Touva. Certaines grandes villes avaient des pouvoirs spéciaux, certaines avaient leurs gouverneurs généraux à partir de 1906 comme à Varsovie, Vilnius, Kiev, Moscou, ou Riga, mais aussi en Finlande. D'autres villes avaient de plus leurs système administratif propre et les chefs de la police avaient les prérogatives de gouverneurs (Saint-Pétersbourg, Moscou, Odessa, Sébastopol, Rostov).

Les gouverneurs généraux avaient des pouvoirs étendus qui allaient, en plus du civil, jusqu'au commandement des troupes stationnées sur le territoire.

Statut des Peuples de l'Empire[modifier | modifier le code]

Les différentes ethnies de l'Empire avaient un statut spécial[6].

Par la charte du gouvernement des indigènes de juillet 1822, (Ulozhenije ob Upravlenii Inorodtsami), chaque peuple autochtone (de Sibérie, du Caucase, d'Asie centrale) conservait son droit propre dans les domaines de la vie quotidienne (famille, droit foncier, pêche, chasse, etc…)[6] et les juges traditionnels rendaient la justice, sauf pour les crimes graves qui devaient eux être portés devant les tribunaux d'État[6]. En outre, selon qu'ils était nomade ou sédentaire, chaque peuple se voyait accorder des droits correspondant à son mode de vie, notamment des droits exclusifs sur ses terres[6] et une autonomie dans l'élection de ses propres autorités locales. Les compétences en matière administrative, militaire et fiscale étaient elles du ressort des autorités de l'Empire[6].

L'administration locale[modifier | modifier le code]

En deçà des représentants du pouvoir Impérial il y avait localement plusieurs types de représentation électorales ayant un pouvoir local :

  • L'assemblée des paysans en Mir. Elle n'a d'abord qu'un rôle économique, qui se dédouble après 1861 d'un rôle administratif très important. Le mir est un système villageois semblable aux landsgemeinde suisses[7]. Chaque famille envoie un délégué, généralement le chef de famille, à l'Assemblée[8]. Celle-ci se réunit librement en public pour débattre des problèmes et élire les fonctionnaires[7]. On y décide également du partage des terres.
  • L'assemblée de Volost. C'est un système de démocratie représentative. Elle comprend tous les fonctionnaires élus d'un bailliage, ainsi que les délégués choisis par les villageois[7]. L'assemblée doit compter au minimum un représentant par hameau. Parmi ses tâches, elle doit élire les fonctionnaires supérieurs, désigner les représentants de la paysannerie aux assemblées de district (où se réunissent des membres de toutes les classes)[7]. Elle a également le pouvoir de prendre des décisions sur l'entreprise de travaux utiles à toutes les communautés représentées, comme la construction de chemins ou d'écoles. Pour les financer, l'assemblée a le droit de voter des taxes locales[7].
  • les Zemstovs parmi 34 gouvernorats de Russie ;
  • les doumas municipales.
les doumas municipales[modifier | modifier le code]
La douma municipale de Moscou (vue de 2000).

Depuis 1870 les parties européennes de la Russie avaient des institutions semblables aux zemstvos, elles reposaient sur un système censitaire. Le rôle était hiérarchisé en fonction de la somme payée puis divisé en trois collèges de taille inégales qui élisaient un maire et un conseil municipal. Celui-ci dépendait du gouverneur ; le système fut étendu à des villes sibériennes en 1894 et d'autre au Caucase en 1895.

Les provinces baltiques[modifier | modifier le code]

À la suite du Traité de Nystad de 1721, la noblesse germanophone conservait certain privilèges de police, de justice locale, de gouvernement provincial et sur l'éducation. Une vague de russification commença en 1888 en transférant les pouvoirs aux officiers gouvernementaux. La création de l'université de Youriev allait dans ce sens. En 1893 des assemblées communautaires qui s'occupaient des affaires de la paysannerie, comme dans le centre de l'Empire, furent édifiés.

Le système judiciaire[modifier | modifier le code]

Le système judiciaire fut beaucoup modifié par les réformes de Catherine II en 1775[9]. Chaque classe élisait et était jugée par ses propres autorités judiciaires, ses propres magistrats[9]. (à l'exception des tribunaux inférieurs, nommés par les gouverneurs) Ainsi, les propriétaires terriens étaient jugés par les tribunaux supérieurs « Zemstvo » dans les gouvernorats, et par les tribunaux de districts dans les districts. Les Paysans d'État étaient jugés par les tribunaux supérieurs « rasprava » dans les gouvernorats et par les tribunaux inférieurs dans les districts[9]. La réforme de 1775 institua un nouveau tribunal, appelé le « sovetsny », dont le but était de réconcilier pacifiquement les parties en litige[9].

Alexandre II modifia à nouveau le système judiciaire au XIXe siècle en s'inspirant des modèles anglais et français existants. Il introduisit notamment l'indépendance complète des tribunaux, la séparation des fonctions judiciaires et administratives, la publicité des procès et l'introduction d'un système de jury.

La nouvelle organisation judiciaire règle aussi les rapports entre le droit écrit et le droit coutumier devant les tribunaux. Les juges doivent tenir compte des coutumes mais en cas de conflit entre le droit écrit et le droit coutumier, c'est normalement la loi écrite qui prime[7]. En revanche, l'application du droit coutumier est autorisée en cas d'absence d'une loi écrite, dans les affaires où la valeur litigieuse est peu importante, et dans certains domaines spécifiques (héritages, ordre de succession)[7].

Institué en 1711, le Sénat était la Cour suprême de l'Empire[10]. Il était constitué de neuf départements[11], chacun ayant compétence dans un domaine déterminé. Le Sénat devait notamment :

  • Surveiller l'exécution des lois (et il pouvait pour cela demander des comptes de leur gestion à tous les fonctionnaires de l'État, y compris aux ministres)[10]
  • Faire des rapports à l'Empereur en cas de torts ou de négligence crée par les agents d'application de la loi, et rendre des jugements en la matière, si nécessaire[10].
  • Juger en appel, en dernier ressort, toutes les affaires civiles et criminelles (en tant que haute cour de justice)[11]
  • Contrôler les arrêts des cours inférieures[11].

Démographie[modifier | modifier le code]

Démographie en 1897 et peuples de l'Empire[modifier | modifier le code]

D'après le recensement de 1897, la population totale répartie selon les langues parlées était de 122 666 000 habitants. La Russie impériale était au XIXe siècle, l'État le plus peuplé du monde occidental, devant les États-Unis et l'Allemagne. D'après les chiffres du recensement de 1897 concernant les nationalités de l'Empire, la population se montait à 122 666 000 habitants dont 44,32 % de Russes, 17,81 % d'Ukrainiens, 6,71 % de Polonais, 10,82 % de turcophones, 4,03 % de Juifs, 2,78 % de Finnois, 2,46 % de Lituaniens et de Lettons, 1,46 % d'Allemands, 1,34 % de populations caucasiennes, 1,07 % de Géorgiens, 0,93 % d'Arméniens, 0,62 % d'Iraniens, 0,28 de Mongols et 0,73 de diverses autres populations[12].

Carte ethnique de la Russie Européenne avant la Première Guerre mondiale.
Nationalités  %
Russes 44,32
Ukrainiens 17,81
Polonais 6,71
Peuples turcophones 10,82
Juifs 4,03
Finnois 2,78
Lituaniens et Lettons 2,46
Allemands[Note 3] 1,46
Montagnards du Caucase 1,34
Géorgiens 1,07
Arméniens 0,93
Iraniens 0,62
Mongols 0,28
Divers 0,73

Multi-ethnique, l'empire comprend des centaines de langues et de religions différentes, et intègre les différents peuples en son sein au fil de son expansion, ce qui fait qu'il est une union de peuples et non un État-nation[5]

Démographie en 1913[modifier | modifier le code]

La population augmente rapidement durant cette période et elle est estimée à 175 millions en 1914.

Le taux de natalité est alors de 45,5 ‰ et le taux de mortalité de 29,4 ‰.

La population urbaine a augmenté de 70 % entre 1897 et 1913 et représente alors 18 % de la population totale.

Moscou et Saint-Pétersbourg ont 2 millions d'habitants, Kiev a 500 000 habitants, Kharkov et Bakou 300 000 et une vingtaine de villes dépassent les 100 000 habitants.

Économie[modifier | modifier le code]

Article détaillé : économie de la Russie.
100 roubles édités durant le régime tsariste (1910).
Réparation d'une ligne de chemin de fer, peinture de Konstantin Savitsky  (en) exécutée en 1874.

Du fait de réformes tardives (le servage n'a été totalement aboli qu'en 1861 par exemple), la révolution industrielle démarre tardivement en Russie mais son développement économique a toutefois été relativement rapide à partir des années 1880. Ainsi, en 1913, l'Empire russe est déjà la troisième économie mondiale, après les États-Unis et l'Empire allemand. En termes de PIB à parité de pouvoir d'achat, elle était à égalité avec ce dernier avec, en 1913, un PIB(PPA) de 237 milliards de dollars internationaux soit 8,8 % du PIB mondial pour l'Allemagne et 232 milliards de dollars internationaux soit 8,6 % pour la Russie et vient de recouvrer son indépendance financière à l’égard de l’Europe de l’Ouest : en 1914, le capital russe contrôle 51 % de l’économie nationale contre 35 % en 1905.

Le gouvernement tire les capitaux nécessaires au développement de l'impôt qui frappe essentiellement les paysans.

Le capital français entre à 80 % des emprunts d'États à l'étranger, et dans plus de 30 % des investissements privés.

Pour la décennie des années 1890, Richard Pipes rapporte que « la productivité industrielle russe s’est accrue de 126 %, le double du taux de croissance allemand et le triple de celui des États-Unis »[13].

La production entre 1890 et 1913 de minerai de fer est multiplié par cinq (9,2 millions de tonnes en 1913), celui de charbon par huit (29,1 millions de tonnes en 1913), celui de l'acier par cinq (4,2 millions de tonnes en 1913).

La densité du réseau ferré double entre 1892 et 1903, le Transsibérien construit à cette époque est l'exemple le plus fameux de ce développement. On compte 18 000 locomotives en 1913 transportant dix millions de tonnes de marchandises par an ; les pertes provoquées par la guerre font qu'en janvier 1918, on ne compte plus que sept à huit mille locomotives pour un transport de trois millions de tonnes de marchandises.

Au début du XXe siècle, suite aux réformes du Ministre des finances Serge Witte, la quantité de monnaie fiduciaire en circulation dans l'Empire est équivalente au montant des réserves en or, ce qui fait que l'inflation est très faible et que le rouble devient l'une des monnaies les plus prisées à l'échelle mondiale[14].

La classe ouvrière, qui comptait trois millions de personnes à temps plein en 1917 et trois millions de saisonniers, baissa à 1,5 million en 1920 à la suite de la guerre civile russe[15].

Politique[modifier | modifier le code]

Empereurs et impératrices[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Liste des monarques de Russie.

Nom et date de règne :

Gouvernement[modifier | modifier le code]

Emblèmes[modifier | modifier le code]

Blason[modifier | modifier le code]

Lesser Coat of Arms of Russian Empire.svg

Blasonnement :

Le blason de la Russie était l'aigle bicéphale chargé en son cœur de l'écusson de la Moscovie, saint Georges terrassant le dragon. Son hymne national était « Dieu, garde le tsar » (russe : Bozhe, tsaria khrani).

Drapeaux[modifier | modifier le code]

Article connexe : Drapeau de la Russie.

Symboliquement les trois bandes sont interprétées comme le tsar (blanc), le ciel (bleu) et le peuple (rouge). Le drapeau de l'actuelle Fédération de Russie reprend celui de l'Empire russe.

Hymnes[modifier | modifier le code]

Son hymne national était « Dieu, garde le tsar » (russe : Боже, царя храни, Boje, tsaria khrani).

Symboles du pouvoir[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Littéralement « personne de la cour » (dvor = Hof en allemand), ce qui accentue le rôle de service de cet ordre.
  2. Un premier épanouissement avait déjà eu lieu au XVIIIe siècle.
  3. Il existait plusieurs populations d'origine allemande en Russie : les Germano-Baltes, les Allemands de la Volga, les Allemands de Bessarabie, etc.

Références[modifier | modifier le code]

  1. http://www.monde-diplomatique.fr/1995/05/FERRO/1490
  2. http://www.letemps.ch/Page/Uuid/3c25308a-0c82-11e0-9b80-98013c3c3e9c/La_m%C3%A9moire_russe_en_pi%C3%A8ces#.Ubbr6PkvlsV
  3. a et b Alfred Colling, La Prodigieuse histoire de la Bourse, Paris, Société d'éditions économiques et financières,‎ 1949, p. 295
  4. Revue des Deux Mondes - 1904 - Tome
  5. a et b http://www.lexpress.fr/actualite/monde/vie-et-mort-du-dernier-empire-russe_591529.html
  6. a, b, c, d et e http://droitcultures.revues.org/1049
  7. a, b, c, d, e, f et g L'Empire des Tsars et des Russes, Anatole Leroy-Beaulieu, Éditions l'Âge d'Homme, p. 24
  8. http://bibnum.enc.sorbonne.fr/gsdl/collect/tap/archives/HASH6967.dir/0000005753659.pdf
  9. a, b, c et d http://www.prlib.ru/en-us/History/Pages/Item.aspx?itemid=729
  10. a, b et c Lettres sur l'empire de Russie, Anatolij Demidov, Béthune, 1840, p. 122
  11. a, b et c Lettres sur l'empire de Russie, Anatolij Demidov, Béthune, 1840, p. 123
  12. (ru) Résultats du recensement de 1897.
  13. La Révolution russe, op. cit., p. 72.
  14. http://www.idc-europe.org/fr/-La-situation-economique-de-la-Russie-a-la-veille-de-la-Premiere-guerre-mondiale-
  15. Héléne Carrère d'Encausse, L'Union Soviétique de Lénine à Staline (1917-1953), Éditions Richelieu,‎ 1972

Annexes[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]